FEMMES DEBOUTTES!Plusieurs courants de pensée, idéologies politiques et débats de société
traversent le mouvement étudiant. Parmi les plus marquants, la lutte des classes
ouvrières, l’action syndicale et les mouvements de libération nationale, dont ceux
présents au Québec. Mais celui qui va marquer profondément et durablement les débats, les
orientations, les politiques et les protagonistes du mouvement étudiant québécois est
nulle autre que le féminisme.L’appropriation par les femmes d’espaces d’affirmation au
sein du mouvement étudiant est remarquable, surtout lorsqu’on compare cette présence à la
place qu’elles occupent dans les instances politiques traditionnelles.Le contenu féministe
occupe une place majeure dans les publications de l’AÉCS au cours des années 1980 alors
qu’une critique plus radicale du patriarcat se fait entendre. La dénonciation des
inégalités sexistes et l’appel à la mobilisation des femmes défrayent régulièrement les
pages de la presse étudiante.Des problématiques graves, comme les agressions et les abus
de la part du personnel enseignant masculin, sont mises au jour. Plusieurs articles
dénoncent l’inaction de la direction du Cégep en cette matière et incitent les membres de
l’AÉCS à porter plainte.Le comité Femmes de l’AÉCS, par et pour les étudiantes, est fondé
en 1982. À l’époque, il dispose de son propre local. Les dossiers qui le préoccupent sont
la publicité et l’éducation sexistes, le viol, le harcèlement sexuel, les rapports de
domination, les inégalités et la pornographie.L’utilisation de formes féminines à l’écrit
se retrouve dans les documents de l’AÉCS depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. La
pratique de l’alternance des genres dans les tours de parole, elle, est mise en place dès
1982 : lors d’une assemblée générale, le présidium demande d’installer dans la salle un
micro pour les femmes et un micro pour les hommes.Ces deux pratiques avant-gardistes,
doublées de l’inclusion de revendications féministes dans la plateforme de l’AÉCS,
démontrent que l’égalité des femmes et des hommes est au cœur des valeurs de l’AÉCS depuis
près de 40 ans.
Nos positions:·
L'AÉCS exige, en reconnaissance des difficultés
des femmes étudiantes et en accord avec l'idéologie féministe :Ø
la féminisation à l'oral et à l'écrit dans
toutes les institutions d'éducation;Ø
la présence de garderies dans tous les
établissements d'enseignement post-secondaire; Ø
l'ajustement des heures d'ouverture de ces
garderies avec les heures de cours;Ø
l'implantation de pouponnières pour les enfants
de 0 à 2 ans;Ø
l'ajustement des prêts et bourses accordés aux
mères étudiantes, femmes et familles monoparentales, aux frais réels que
représente la charge d'un ou plusieurs enfants; Ø
le développement et l'implantation de
départements d'études féministes et ce, à tous les cycles de l'éducation
post-secondaire.·
L’AÉCS exige le droit aux femmes de disposer de
leur corps comme elles l’entendent. L’AÉCS tient à souligner l’importance du
droit à l’avortement et milite en faveur du libre choix des femmes en matière
de grossesse.·
L’AÉCS dénonce toute tentative de projet de loi,
de comité ou de toute autre structure proposée dans un but ultime de
criminaliser l’avortement ou de légiférer sur cette question d’une quelconque
manière qui pourrait remettre en cause le libre choix et le droit à
l’avortement.·
(2014-2015) Considérant
que dans la langue française la règle du masculin l'emportant sur le féminin
s'inscrivait dans la ligne de pensée où la femme est inférieure biologiquement
et intellectuellement à l'homme;Considérant que la moitié de l’humanité
est féminine et tout aussi importante que l’autre;Considérant que les premières lignes de
la charte des droits et libertés canadienne sont:« Considérant que
tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une
égale protection de la loi;Considérant que le respect de la
dignité de l'être humain, l'égalité entre les femmes et les hommes et la
reconnaissance des droits et libertés dont ils sont titulaires constituent le
fondement de la justice, de la liberté et de la paix; » Considérant que dans la
déclaration universelle des droits de l‘Homme il est inscrit dans le préambule:
Considérant que dans la Charte les
peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits
fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine,
dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés
résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions
de vie dans une liberté plus grande.
L’AÉCS appuie le comité Femmes dans ses
démarches de demandes de féminisation de façon rétroactive de tous les écrits
émis par le Cégep de Sherbrooke.
·
L’AÉCS se positionne contre le projet de Charte
du gouvernement, qu’elle dénonce son caractère sexiste et discriminatoire et
milite contre son adoption.
Amira Bensahli, Responsable à la coordinationAssociation étudiante du Cégep de Sherbrooke
(AÉCS)
475, rue du Cégep, local 6-21-104, Sherbrooke (Québec) J1E 4K1Tél. : 819 346-1874 |
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