Désolé de continuer à inonder la liste asse-support de e-mail, mais il me semble
nécessaire de rectifier certaines affirmations. Tout d'abord, Céline tu as envoyé
depuis les derniers jours de nombreux messages afin de démontrer que la position visant à
ne pas participer au sommet sur l'éducation était une position basé sur la
"rationalité valeur" (en d'autres mots une position de principe quin'est
pas pragmatique). Pourtant le refus de participer au sommet me semble au fur et à mesure
que les semaines avancent de plus en plus pertinent. Que ce soit le refus de discuter de
la gratuité scolaire, la mise de l'avant d'une indexation de 2 à 3,5% par le
ministre de l'éducation à un mois du sommet, les coupures dans les universités à la
veille du sommet ou l'affirmation par le ministre qu'un consensus n'a pas
besoin d'inclure tous les acteurs présents au sommet il devient de plus en plus
limpide que la conclusion du sommet est dicté d'avance. Le fait que Pierre Fortin
soit l'économiste responsable de tracer les conditions de possibilité du sommet ne
vous emmène pas d'interrogation quant à la crédibilité de notre participation.
N'oublions pas que Pierre Fortin était un des signataires du manifeste des lucides et
a participé au cours du mandat des libéraux à la construction du discours idéologique du
PLQ sur le dégel des frais de scolarité.
Face à cette situation certain-e-s affirment que nous avons tout à gagner à participer à
cette opération de relation publique afin de préserver la "respectabilité" que
l'ASSÉ à tenter d'avoir au cours de la grève. Pourtant, on s'entend
généralement pour dire qu'on va sortir de cette exercice avec tout sauf ce que
l'on revendique et on est conscient que notre participation sera instrumentalisée par
la parti québécois. L'argument comme quoi la non-participation au sommet
n'amènerait rien de plus et est strictement une position de principe ne prend pas en
compte la volonté de rupture avec le discours gouvernemental qu'une telle prise de
position emmène. Cette rupture me semble à l'heure actuelle nécessaire en raison de
l'aura de "gauche" flottant encore autour du gouvernement Marois.
Contrairement à vous, l'idée de compromis quant-à nos revendications ne me semble pas
une avenue d'avenir pour l'ASSÉ et pour le système d'éducaiton supérieure.
Concernant les messages de l'externe de l'AESPEP, je ne comprends pas l'appel
à l'objectivité de celui-ci. Croit-il que le message que les acteurs présents aux
rencontres préparatoires étaient objectives ou étaient idéologiquement orientée? Je ne
pense pas que l'executif de l'ASSÉ ait à sacrifier sa perspective politique pour
satisfaire l'atteinte d'une objectivité qui est plus souvent qu'autrement le
reflet de l'idéologie dominante. En ce qui concerne la critique de la démocratie
directe, je t'invite à écrire un texte pour le congrès d'orientation au lieu
d'intervenir sur une liste de diffusion. Ce congrès d'orientation a pour objectif
de réfléchir sur ce qu'est l'ASSÉ, on pourra avoir un réel débat sur la question
auquel tout le monde participera et qui aura un poids réel sur l'organisation.
Jaouad L.