Merci de pour la réponse formulée.
Pour ce qui est de ma critique de 3 mots formulée sur le vif, j'avoue que cela
manquait d'élégance et m'a aussi fait hésiter à la transmettre à l'ensemble de
la liste de diffusion. J'ai conscience aussi du léger manque de respect qu'une
telle action peut avoir face au temps et à l'effort mis par Julien pour rédiger son
texte et sa réflexion.
Pour revenir au propos de mon intervention précédente, je ne m'oppose pas
nécessairement à l'utilisation de ces différents types de médias en instance, même si
j'éprouve certaines réserves à cet égard. Mes réserves provenant d'anecdotes comme
M. Lapointe a mentionné dans son message précédent, que je ne connaissais pas, mais dont
on a déjà vu le même type de réactions instantanées à d'autres endroits où, pour ma
part, je m'attendrais à un peu plus de sérieux que ce qui est mentionné.
Didier
From: academique(a)asse-solidarite.qc.ca
Date: Thu, 15 Dec 2011 11:15:11 -0500
To: support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
Subject: Re: [asse-support] Réflexion sur l’usage des réseaux sociaux par les militants et
militantes l’ASSÉ
Au congrès de Maisonneuve, les personnes qui ont
le plus utilisé FB et twitter étaient des militant-es des fédérations
étudiantes et des gens de l'extérieur du congrès.
C'est aussi eux et elles qui ont le plus utilisé la diffusion des
informations pour commenter (ridiculiser) certaines discussions,
s’immiscer dans le débat, et déformer le sens de propositions (Le huis
clos par exemple)
Aussi, je crois que le congrès est une instance politique importante.
Mais surtout un espace privilégié de discussion dans lequel il se doit
d'y avoir une aisance à communiquer des malaises, des préoccupations,
des enjeux stratégiques, etc. La médiatisation instantanée est aussi une
forme de censure. Dans la mesure où elle force l'individu qui
communique à songer à l'impact immédiat de ses paroles et réduit la
possibilité d'une certaine «candeur» que permet le sentiment d'intimité
qui existe dans nos instances. Le «entre-nous» qui pardonne.
Que Facebook et Twitter soient des lieux, oui certes, très médiatiques,
j'en conviens. Mais que ce soit des lieux privilégiés de discussion et
d'aisance. Non. Ce qui me fait redouter la proposition de diffuser le congrès sur les
médias sociaux
n'est pas tant ce qu'on écrira. Au contraire, à cet effet, je fais
entièrement confiance à ceux et celles qui seront chargés de la tâche. Ce que je redoute
c'est les commentaires du
moment. Ceux sur le vif de gens, principalement de l'extérieur (pas les
délégué-es), qui se permettront tout et rien sur tous les enjeux.
Enfin, s'opposer à la diffusion d'un congrès sur le web ne veut pas dire
s'opposer à la conquête du web. Nous avons investi cet espace beaucoup
plus agressivement que ne le laisse croire le message de Julien. Nos
actions, nos campagnes, nos documents sont massivement diffusés sur FB
et Twitter. Des sites apparaissent dès que c'est nécessaire. Ça c'est du
travail que je respecte et j'encourage.
Citation: nous
risquons aisément de laisser libre jeu aux fédérations étudiants qui
n’hésiteront à se présenter comme les premiers acteurs du mouvement
grâce à un discours structuré et fort bien orchestré.
Enfin diffuser des propositions ou des agissements de congrès, n'est pas le meilleur
moyen de diffuser un discours structuré et fort bien orchestré.
Au contraire, les propositions sont souvent brutes, nues et peu
attirantes prises hors contexte. Une bonne organisation du discours doit
se faire avec préparation et un suivi intelligent. Pas dans l'immédiat.
C'est pour cela que l'on a des résumés de mandat, des documents
préparatoires et des documents de synthèse. Si l'on doit trouver un
meilleur moyen de les diffuser, tant mieux. Est-ce que les twitter est la solution? Je ne
crois pas. 140 caractères, c'est pas ce que j'appelle le meilleur espace pour les
nuances.
Phil L.
Le 13 décembre 2011 11:10, Julien Royal <julien.royal(a)gmail.com> a écrit :
Je fais parvenir un long texte de réflexion aux gens présents sur la liste assé-support.
Prière d'y jeter un coup d'oeil entre deux examens ou gorgées de bières de party
de fin de session.
En espérant que ce texte suscite réflexions et débats à l’intérieur des associations
étudiantes membres.
Réflexion sur l’usage des réseaux sociaux par les militants et militantes l’ASSÉ
Ces derniers temps, le sujet des médias sociaux semble soulever des levées de bouclier
face à l’utilisation qui en est faite par certains et certaines délégué-e-s lors des
congrès de l’ASSÉ. L’usage de Facebook et de Twitter aurait supposément ouvert la porte à
une augmentation du jeu de corridor dans les instances de l’ASSÉ. Suite à ces constats
émis par différents militants et militantes, des tirs groupés semblent être fait contre
tout ce qui peut de près ou de loin ressembler à une utilisation du web 2.0. à l’ASSÉ. Il
me semble essentiel de corriger le tir. Ce discours véhicule un nombre important d’idées
préconçues qui occultent malheureusement une réflexion poussée sur les répercutions
stratégiques d’un rejet des médias sociaux. Continuer dans une telle direction pourrait à
mon humble avis nuire à la diffusion du discours de l’ASSÉ et réduire sa capacité de
s’imposer comme l’organisation qui regroupe réellement les étudiants et étudiantes en
grève contre le gouvernement.
Un nouvel espace public
Qu’on le veuille ou non, le web 2.0 existe et constitue une nouvelle partie de l’espace
public. Il est temps de cesser de penser à analyse le web comme étant une sorte de silo
déconnecté du reste de la société. Vos camarades de classe, votre oncle, vos parents, des
journalistes, des artistes, des politiciens, des travailleurs, votre voisin et peut-être
même votre chien ont un compte Facebook/Twitter. Certains individus tiennent des blogs,
souvent déserts, attirant 2 ou 3 lectures, alors que d’autres ont un public assidu leur
assurant plusieurs centaines de visites par jour. De plus, un peu comme dans la vraie vie,
chaque individu possède son propre réseau de contact sur lequel il possède une influence
plus ou moins grande. Bref, la visibilité de certaines idées sur les réseaux sociaux est
bien souvent amplifiée par le nombre de contacts que nous possédons tous et chacuns,
permettant de propager de l’information à un nombre de gens exponentiel.
Le web comme lieu de débat : l’exemple du microcosme du mouvement étudiant
L’existence des réseaux sociaux, qu’on le veuille ou non, a un impact direct sur l’ASSÉ.
Ais-je besoin de rappeler que des discutions et des réflexions longues de plusieurs pages
ont lieu chaque jour sur des groupes Facebook réunissant des étudiants et étudiantes en
faveur de la grève générale illimitée. Les efforts déployés sur les réseaux sociaux par
des militants et militantes membres de Force étudiante critique ont assurément eu un
impact sur les nombreuses discutions ayant eu lieu à l’intérieur de l’ASSÉ durant les
derniers mois. Il est indéniable que les réseaux sociaux permettent un nouvel espace
public, un nouvel espace de discussion. Ce phénomène à déjà lieu. Les interactions entre
un nombre assez important de militants, présents sur différents campus souvent très
éloignés se font déjà de manière spontanée. C’est une force organisationnelle majeure si
on se place dans l’optique où nous mènerons une grève générale dans quelques mois. À ceux
qui prétendent que ces technologies sont stériles, qu’elles déconnectent les militants les
militants des débats de fond, j’affirme que l’épreuve de la réalité est tout autre. Les
médias sociaux sont un lieu de débat supplémentaire, un bar de plus sur la rue St-Denis…
accessible instantanément, de partout au Québec.
Sortir des analyses minimalistes
Néanmoins, il est important de quitter ici la simple analyse des interactions entre nos
amis et les groupes que cous connaissons pour mieux se pencher sur ce qu’offre Facebook et
Twitter comme capacité d’interaction avec des individus souvent étrangers à notre cause.
Il faut prendre conscience d’une chose. Ce que nous partageons voyage en dehors de nos
cercles restreints. Je veux ici vous parler des leaders d’opinion qui existent sur le web.
Certains individus ayant des contacts dans de nombreux milieux différents du mouvement
étudiant, les blogueurs et les personnalités publiques présentes sur le web (journalistes,
artistes, politiciens) sont susceptibles de s’intéresser à notre discours diffusé sur le
web. Si ce dernier est efficacement articulé, nous pouvons recevoir une visibilité accrue
grâce à eux s’il leur prends l’envie de partager notre message. Il faut dès lors, cesser
de considérer uniquement l’usage des réseaux sociaux comme étant uniquement une action
privée ‘’entre amis’’. L’utilisation de Facebook et de Twitter doit être analysée comme
un geste public et ayant du même coup de répercutions sur autre chose que notre
organisation. Pour certains individus possédant une liste de contacts bien garnie, « le
statut Facebook/Twitter est le communiqué de presse de l’homme pauvre ».
Un espace public à conquérir
Twitter et Facebook sont un peu le parvis d’église du 21e siècle. Il est impératif pour
l’ASSÉ de prendre d’assaut ce nouvel espace public. Cet enjeu stratégique est trop
important pour être ignorés. Ceux qui défendent une ligne dure et renforcent les préjugés
face aux médias sociaux nuisent au développement d’une participation active sur ces
réseaux. Nous ne pouvons qu’être perdant au change. Si l’ASSÉ ne prends pas plus sa place
sur cet échiquier (particulièrement sur Twitter où de nombreux journalistes, blogueurs et
autres leaders d’opinion vont de plus en plus chercher des informations), nous risquons
aisément de laisser libre jeu aux fédérations étudiants qui n’hésiteront à se présenter
comme les premiers acteurs du mouvement grâce à un discours structuré et fort bien
orchestré.
La fin du filtre médiatique : une opportunité pour la base militante
Les réseaux sociaux marquent en quelque sorte la fin du filtre médiatique. Aucun
journaliste ne viendra filtrer votre message, qui sera disponible instantanément dans le
fil de nouvelles web de 200, 300, 500 ou peut-être 1000 individus. Pour la base militante,
de tels moyens représentent une opportunité en or pour exprimer la diversité de notre
discours. Trop souvent les interventions des membres de l’ASSÉ sur Twitter se sont
limitées à une retransmission des communiqués de presse de l’organisation. Nous avons au
contraire une opportunité en or de discuter directement avec une partie de la population.
De plus, avoir une présence forte sur le web permet de démentir sur le web des
affirmations fausses qui auraient pu êtres formulées dans les médias traditionnels et/ou
par les autres internautes. Les médias amènent parfois une vision faussée de
l’organisation, les réseaux sociaux permettent parfois de rétablir les faits. La base
militante à tout intérêt à investir ces nouveaux lieux de débat.
Le malaise des congrès
Ce texte de réflexion ne serait bien sur pas complet s’il ne s’attardait pas au malaise
grandissant face à l’usage des médias sociaux dans le cadre des congrès. Beaucoup blâment
l’usage des médias sociaux lors des instances, arguant que ces derniers facilitent la
tenue de méta-congrès, déviant le débat de la salle où sont réunis les congressistes.
Avant toute chose, il est important de rappeler que les délégués sont pour la plupart
majeurs et vaccinés et que, s’il et elles désirent faire du jeu de corridor ou pratiquer
des actes anti-démocraties, le problème ne repose pas tant sur l’usage de Facebook et de
Twitter mais bien sur les individus en question. Je ne crois pas que personne à l’ASSÉ
n’arguera qu’il est normal que les débats aient lieu dans des chats Facebook privés, sur
les statuts des gens ou bien par des tweets sur les hashtag Twitter. Cette utilisation du
web à des fins qui fragilisent le processus démocratique est néfaste sans aucun doute.
Néanmoins, plutôt que de s’attaquer aux moyens employés par les individus en question, ne
pourrait-on pas régler le problème à la source ? Ce ne sont pas les médias sociaux qui
créent les jeux de corridor, ce sont les délégués qui s’y adonnent. Enlever les médias
sociaux des congrès ne règlera pas le moins du monde cette tendance. Certes, on
compliquerait ainsi certaines tactiques malhonnêtes, mais on ne changera rien sur le fond
des choses. En contre partie, l’interdiction des médias sociaux dans les congrès aura un
impact direct : l’impossibilité d’utiliser ces événements comme vecteurs de propagande.
La nécessité de la propagande, du spectaculaire, lors des congrès
Des mots lourds de conséquences. Jamais les congrès n’ont historiquement eu comme vocation
d’être spectaculaire. La nécessité en est tout autre aujourd’hui. Les congrès sont des
événements qui peuvent aisément servir de prétexte pour exposer les prises de position de
l’ASSÉ. Stratégiquement, l’utilisation des médias sociaux pour donner un certain suivi,
mettre en valeur certaines prises de positions du congrès pour les publiciser est
efficace, principalement sur Twitter qui offre la particularité de suivre les messages
relatifs à un événement grâce au système de hashtags. Une telle chose permet de remplir
trois buts. Premièrement, créer des débats entre les intervenants non-présents au congrès
sur les résolutions adoptées. Deuxièmement, publiciser l’ASSÉ et ses positions.
Troisièmement, donner une impression de dynamisme sur nos outils web et ainsi s’assurer
une certaine une audience, bref, faire naître un intérêt chez des gens pour qu’ils
continuent suivent les messages de l’ASSÉ plus attentivement dans l’avenir. Charger le
comité média et/ou le secrétaire aux communications d’organiser et de superviser la
diffusion de contenu web durant les congrès serait la meilleure chose possible. Au nom des
considérations stratégiques élaborées dans les paragraphes précédents, nous nous devons
élaborer une stratégie de propagande durant ces événements.
Des décisions nécessaires pour bâtir une stratégie web efficace pour l’ASSÉ
Si nous voulons gagner la guerre de l’opinion sur le web, bien du chemin reste encore à
franchir. Dans un premier temps, former les militants et militantes qui le désirent aux
moyens pertinents d’utiliser les réseaux sociaux, particulièrement Twitter. Deuxièmement,
organiser formellement ce potentiel de propagande, bref, avoir une plateforme interne
d’organisation web pour les militants et militantes. La finalité de notre action sur le
web doit être claire : imposer notre discours hors du filtre médiatique, publiciser l’ASSÉ
en elle-même, recruter des nouveaux militants et de nouvelles militantes hors des cercles
traditionnels, épauler sur le web les sorties de presse traditionnelles et finalement,
inciter des débats entre les internautes dans but de les convaincre de nos
revendications.
Conclusion
La capacité de faire véhiculer notre discours à un grand nombre de personnes sans passer
par les filtres des médias traditionnels ne peut être ignorée. Les réflexes primaires de
rejet des médias sociaux sont compréhensibles. Les inquiétudes face aux dérives qui ont
possiblement déjà eu lieu et qui pourrait peut-être se reproduire le sont tout autant.
Néanmoins, ce n’est surement pas en s’enfouissant la tête dans le sable et en refusant
d’utiliser les outils qui s’offrent à nous que nous progresseront. Planifions sérieusement
une stratégie web pour l’ASSÉ en ayant des réflexion conséquentes au sujets de ces outils
qui s’offrent à nous et à nos adversaires qui, eux, n’hésiterons pas à les utiliser.
En espérant que ce texte suscite réflexion et débats à l’intérieur des associations
étudiantes membres.
- Julien Royal, étudiant au baccalauréat en communication, politique et société et membre
de l’AFESPED-UQAM.
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
--
____________________________________
Philippe Lapointe
Secrétaire aux affaires académiquesAssociation pour un solidarité syndicale étudiante
(ASSÉ)http://www.asse-solidarite.qc.ca
Bureau: 514-390-0110Cellulaire: 514-824-2459Courriel: academique(a)asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarit� Syndicale �tudiante (ASS�)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca