Nous confirmons sans gêne l'authenticité des documents internes autour de la
manifestation du 10 novembre qui ont été coulés
sur Internet. Dans les commentaires qui circulent, il nous est reproché
d’avoir soutenu le comité mob du Vieux-Montréal dans leur initiative
pour mettre en œuvre l’idée avancée par l’exécutif de l'AFESH de
perturber le point de presse de la FEUQ lors de la manifestation,
remettant ainsi en question l'unité du mouvement qui seule pourrait
garantir une lutte victorieuse. On nous reproche également de vouloir
nous organiser pour faire dérailler une collaboration au sommet entre
les organisations étudiantes “les plus représentatives”, sur laquelle la
stratégie de l'ASSÉ semble désormais reposer et qui serait absolument
nécessaire pour gagner l’importante lutte qui vient.
Tous
ces reproches sont vrais. Par contre, tous les arguments véhiculés
publiquement pour condamner ces démarches sont jusqu’à maintenant issus
d'une logique tronquée et dissimulatrice et d'une réflexion politique
dont la pauvreté n'a d'égale que l'opportunisme. Car si nos documents
internes circulent sur Internet et si certaines personnes s’emportent
avec démagogie sur les résultats nécessairement confus d’un brainstorm
de slogans, ceux que nous dénonçons n’ont encore reçu que trop peu de
publicité. En secret, dans les bureaux proprets de leur fédération sans
assemblée générale, les exécutant-es de la FAECUM préparent la prochaine
trahison, de concert avec la FEUQ.
En effet, non seulement la FEUQ refuse-t-elle elle-même
de s’entendre avec les autres associations pour la lutte à venir - un
fait par ailleurs trop souvent occulté par les tenant-es de la
collaboration - mais ses chefs s’affairent à peaufiner scrupuleusement, à
l’aide de leurs complices de l’Université de Montréal, des propositions
ayant pour effet d’amener d’importants reculs à la condition étudiante.
Comme elle le fait régulièrement depuis vingt ans, elle se prépare
encore une fois à ressortir des boules à mites sa proposition d’impôt
post-universitaire (IPU). C’est ce que nous indique un document interne
de la FAECUM, datant de décembre 2010 et signé par la totalité de
l’exécutif, dans lequel elle revendique une pudique «contribution des
diplômés universitaires» sous laquelle se cache l’impôt
post-universitaire.
À
l’ASSÉ, on sème les germes d’une alliance avec des fédérations qui
préparent donc en sous-main le projet de remplacer la revendication du
gel des frais de scolarité par celle de l’IPU. C’est depuis sa fondation
en 1990, en plein milieu d’une grève qu’elle a largement contribué à
torpiller, que la FEUQ promeut cette mesure. Elle l’avait par ailleurs
mise de l’avant à l’annonce du dégel en 2007 et tout indique que cette
revendication surgira de nouveau la session prochaine comme base
«raisonnable» de négociation avec le gouvernement.
La
FEUQ possède un agenda caché pour la grève générale de cet hiver comme
elle en a d’ailleurs toujours eu lors des mobilisations précédentes. La
grève de 2005 a laissé de profondes marques à la FEUQ, qui a perdu 80
000 membres qui s’étaient pour la plupart mis en grève, et les
associations qui y sont demeurées comptent parmi les moins démocratiques
et les plus réactionnaires du mouvement étudiant, à l’instar de la
FAECUM. Par conséquent, une alliance avec la FEUQ actuellement est
encore plus nuisible et naïve qu’elle ne l’aurait été en 2005.
L’ASSÉ
se targue d’être démocratique et combative mais ferme les yeux sur les
pratiques de ses nouvelles alliées qui ne l’ont jamais été. Au-delà d’un
simple égarement momentané, ce sont en fait les pratiques mêmes de
l’ASSÉ qui sont de plus en plus calquées sur celles de la FEUQ. Accepter
de s’allier avec celle-ci, c’est accepter une négociation par le haut,
dans le dos de centaines de milliers d’étudiantes et d’étudiants en
grève, alors que les seules véritables alternatives qui risquent d’être
discutées lors des négos sont des solutions néolibérales telles que
l’IPU, mesure historiquement mise de l’avant par l’économiste de droite
Milton Friedman. Dans ce cadre, proposer de perturber le point de presse de la FEUQ pour
les forcer à faire entre autres leur coming out
sur l’IPU fait largement écho au mandat de méfiance envers les
fédérations qu’ont adopté l’AGECVM et l’AFESH en assemblée générale, et
représente certainement l’opinion de beaucoup d’étudiant-es dont bien
des militant-es. Se taire reviendrait à se condamner à l’impuissance
politique lorsque le moment crucial sera venu, c’est-à-dire au moment où
la FEUQ tentera de se montrer “raisonnable” envers le gouvernement et
sortira de sa besace des propositions de clairs reculs historiques,
probablement au sommet de la grève. Il ne s’agira alors pour la FEUQ que
d’attendre l’accord du gouvernement sur ces propositions et
l’essoufflement du mouvement pour crier victoire et appeler tout le
monde à rentrer au bercail.
Si
l’ASSÉ, bercée par ses puériles illusions sur les fédérations
étudiantes, accepte de se menotter politiquement, nous, de notre côté,
ne mangeons pas de ce pain-là. Nous n’accepterons pas d’unité du
mouvement étudiant dealée
au sommet plutôt que construite à la base et qui diluerait nos
pratiques et nos positions à un point tel que la lutte étudiante se
condamnerait elle-même à l’insignifiance. Les différences entre l’ASSÉ
et les fédérations ne relèvent pas seulement de vulgaires “guerres de
clocher”, ce sont de véritables différences d’orientation politique
entre des fédérations ayant toujours joué le jeu de la gouvernance
néolibérale et l’ASSÉ qui a jusqu’à maintenant, tant bien que mal,
essayé d’y résister. Ces différences ne sont pas réductibles à une unité
de façade qui soumettrait toutes les associations à un compromis, parce
que les visions du monde et les stratégies historiquement portées par
les différentes associations sont irréconciliables et mutuellement
exclusives. Alors que la FEUQ a déjà rejeté les propositions d’unité du
Rassemblement National Étudiant et prépare en douce l’IPU, comment
peut-on sereinement envisager la collaboration?
L’occultation
de ces différences fondamentales et les dissimulations de l’exécutif de
l’ASSÉ sur le rejet par la FEUQ des principes d’unité proposés par le
RNÉ - notamment l’étrange silence de l’Ultimatum
sur cette question - ont permis à nos petits chefs de se targuer
d’avoir ressenti une volonté d’unité à la base, dans les assemblées
générales. Mais cette unité de façade ne repose que sur des mensonges
par omission, une bonne dose d’aveuglement volontaire et l’occultation
systématique des différences fondamentales qui séparent l’ASSÉ des
fédérations. Nous comprenons parfaitement la volonté des étudiantes et
des étudiants d’unifier le mouvement étudiant, mais cette unité doit se
construire par et pour la base, entre associations démocratiques et
pleinement informées, pour permettre au mouvement de lutter contre
l’agenda néolibéral de l’État et non de s’y enchaîner.
Voilà
pourquoi il ne faut empêcher rien ni personne de dénoncer la FEUQ, ses
positions de droite et ses pratiques corporatistes. Si l’ASSÉ accepte de
naviguer ainsi en eaux troubles avec des carriéristes, elle trouvera
assurément une opposition de gauche sur son chemin tôt ou tard. C’est à
cette fin que nous invitons toutes les étudiantes et tous les étudiants
qui questionnent ou refusent la collaboration avec la droite, qu’elle
soit mineure ou majeure, à se rassembler devant le Cégep du
Vieux-Montréal pour rejoindre la manif du 10 novembre.
Le
point de rassemblement est à 13h, mais si vous voulez participer aux
discussions préalables sur la collaboration et les enjeux en éducation,
vous pouvez vous y présenter dès 10h.
Force étudiante critique
Date: Fri, 4 Nov 2011 17:01:38 -0400
From: ruel.marieve(a)gmail.com
To: support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
Subject: [asse-support] Fwd: Rapport sur l'action du 10 novembre
Étant membre du Comité de mobilisation du Cégep du Vieux-Montréal, j'ai eu accès à ce
rapport. Je n'ai pas jugé pertinent de laisser la liste des présences, mon but
n'étant pas de viser directement certaines personnes tant que de susciter le débat sur
le fond de l'action en tant que tel. Si j'ai finalement décidé de le diffuser sur
ASSÉ-Support, c'est qu'au delà de mon opinion personnelle sur la collaboration (ou
non) avec les fédérations étudiantes, je crois que la décision de l'ASSÉ de participer
à une manifestation conjointe découle réellement de la volonté des membres des assemblées
générales et qu'en ce sens, cette action me rend très mal à l'aise.
Rapport sur la rencontre
avec le comité mob de l'AGECVMsur l'action du 10 novembre
Matériel à produire :
FEC produira une bannière « Le
mouvement étudiant n'est pas seul ».
Le comité de mob de l'AGEVM
produira une bannière géante qui dénonce l'entente avec les
fédérations.
FEC produira 50 pancartes avec 10
slogans parmi la liste du google doc :
https://docs.google.com/document/d/1FG0m5jnbjqSqeGASDBwFUO0coipz5XRPIfdBIDn…
FEC et AGECVM choisiront une liste
de slogans à scander parmi la liste du google doc.
Matériaux :
Bâtons (Dominique et Étienne +
AGECVM)
Tissus (Camille et Pierre-Luc)
Cartons (AGECVM)
Impression (AGECVM)
Peinture (AGECVM)
Rétroprojecteur (AGECVM)
Plan :
Fin de semaine
Produire un message générique
invitant les gens de nos réseaux fiables à venir au Vieux pour
13h30 le jeudi 10 novembre pour une action de dénonciation de la
collaboration.
Début de semaine
Obtenir le trajet et les info du
point de presse
Lundi soir
Production de matériel au cégep
du Vieux (FEC et AGECVM)
Ramener les pancartes sans bâtons
chez Pierre-Luc
Laisser 50 bâtons dans le local
de Libertad.
Jeudi
Entre 10h et 12h (l'heure sera
confirmée par AGECVM)
Participation de membres de FEC à
une discussion / éducation pop sur l'histoire de la récupération
dans le mouvement étudiant
À 13h30
Point de rencontre devant le Vieux
On explique le plan et invite à
prendre des pancartes
FEC se rend à la manif avec le
contingent du Vieux
Scander les slogans
Arrivé à la manif, on se place
des deux côtés, à partir de l'avant vers l'arrière de manière à être visible par
les caméras et on scande nos slogans
Pendant la manif
Des gens iront se placer en avance
sur le trajet avec la première bannière de FEC (ou peut-être deux
ou trois), à un (ou des) endroit visible.
Déroulement de la bannière
géante de l'AGECVM, qui dénonce l'alliance.
Rester visible pour les caméras,
rester à l'affut de menaces du service d'ordre ou d'autres
manifestant-es, être solidaire des camarades
Perturbation du point de presse :
personnes désignées par FEC et par AGECVM lancent le call pour la
perturbation du point de presseIl va falloir qu'on:
Désigner 2 responsables AGECVM pour le
call perturbation
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarit� Syndicale �tudiante (ASS�)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca