Les tensions idéologiques au sein de l’ASSÉ sont inévitables. La gauche radicale a cette
caractéristique d’être idéologiquement à la fois très rapprochée sur certains principes,
mais à la fois extrêmement divisée sur d’autres. Ces tensions sont normales.
Mais les tensions présentes en ce moment à l’ASSÉ ont une autre dimension. Elles ont d’un
côté pris des proportions trop grandes, spécialement ces temps-ci (le terme « climat de
violence et de haine» utilisé par une intervention antérieure me semble juste) et d’un
autre côté elles ont pris des tournures personnelles. Il y a des attaques qui ont été
faites envers certains individus, parfois dans des canaux officiels et parfois non, dans
le but de les marginaliser. De plus, ces attaques et ces tentatives de marginalisation ne
visent pas seulement certaines personnes, mais certaines associations étudiantes entières
(récemment, l’association de Saint-Laurent et celle de Marie-Victorin) ! Mon courriel n’a
pas pour but de répondre à ces attaques à la place des personnes et des associations
concernées (elles le feront elles-mêmes si ça leur chante et en temps et lieu), mais
plutôt de déplorer la tournure que prend la chose alors que l’on tente d’attaquer
personnellement ces personnes / associations en accentuant ces tensions au lieu d’essayer
de les régler (ce que fait d’ailleurs certaines interventions de la présente discussion).
J’attribue le présent climat de tension au manque de moments pour les désamorcer. Entre
autres, une bonne façon de désamorcer des situations tendues est d’en discuter. Or, comme
il est écrit dans le premier texte de cette conversation, les espaces d’échanges et de
débats sont presque inexistants au national (à part les congrès ou ASSÉ-support que de
toute façon plusieurs personnes négligent). La création d’une plate-forme de communication
tel que proposé est un moyen de régler le problème, mais ce n’est évidemment pas le seul
(attention, la «shameless plug» s’en vient). La tenue d’un Congrès d’orientation, tel que
proposé par l’AFESH et dont la proposition sera traitée au prochain congrès, permettrait
aux associations qui ont des critiques et veulent du changement à l’ASSÉ de les apporter
afin que la source des tensions et des malaises soit traitée en profondeur. Se donner ce
moment est un besoin que l’ASSÉ n’a plus le luxe d’ignorer, et cet échange de courriels en
est la preuve.
Alexandre Lamont
________________________________
From: support <support-bounces(a)listes.asse-solidarite.qc.ca> on behalf of Bellemare
Gabrielle <gabrielle.bellemare09(a)gmail.com>
Sent: February 8, 2016 3:57 PM
To: Alexandre Antaki
Cc: ASSE-SUPPORT ASSE-SUPPORT
Subject: Re: [asse-support] Nouvelle plate-forme médiatique étudiante
Avant toute chose, discrédité le vécu d'une personne qui se dit victime d'attaques
personnelles et de mépris est selon moi inacceptable. Prendre son courage à deux mains et
dénoncer une situation telle n'est pas de la manipulation, au contraire, mais bien une
dénonciation légitime en lien avec des situations vécues et bien réelles. Dénoncer,
c'est aussi la première étape vers une résolution de conflit, c'est dire les
choses comme elles sont.
Ce qui est dénoncé existe, d'un côté comme de l'autre. Une critique veut se faire
entendre, la tension augmente et des geste violents ont étés posés. La violence n'est
pas une fin, mais un outil pour arriver à ces fins. Lorsque l'on parle de violence
étatique ou systémique, certaines personnes légitimerons l'utilisation de celle-ci
contre les institutions en place pour faire changer la peur de camps et d'une certaine
façon, reprendre un pouvoir qu'on nous enlève et qu'on nous aliène. Le problème
c'est que dans la situation exposée, on parle d'individus qui s'en prennent à
d'autres individus dans une organisation qui s'est dotés d'espace de remise en
question claire et se voulant les plus inclusives possibles. Des propositions sont sur la
table, le congrès saura quoi en faire. Pendant ce temps, est-il possible de questionner
sur les tenants et aboutissants qui font que des gens, notamment sur l'équipe
nationale, ont peur pour leur sécurité? Hésitent à se présenter sur des campus ou dans des
évènements militants de leur organisation? Démissionne de leur fonction en soulignant le
climat de mépris au travail? Selon moi, ce questionnement sera possiblement toujours
d'actualité puisque l'inclusivité est un concept difficile à cerner et à accomplir
en soi. Par contre, l'absence de remise en question me fait peur. Et je le partage
dans ce texte.
De plus, je finirai par rappeller à toutes les personnes qui lirons ce texte (puisque
c'est le point le plus important de tout mon message) que les gens ne dénoncent pas
par plaisir, mais par nécessité.
Bonne réflexion
Gabrielle
Le 8 février 2016 à 18:36, Alexandre Antaki
<alex.antaki@gmail.com<mailto:alex.antaki@gmail.com>> a écrit :
Bonjour,
je n'interviens pas beaucoup sur la liste parce que le mouvement étudiant c'est
plus trop de mes affaires mais il me semble qu'il y a une certaine nécessité ici.
J'abonde (un peu) dans le même sens que laurent. Au delà de constats simples
(c'est pas gentil cracher sur des "gens de gauche", critiquer l'assé
mine sa légitimité et sa puissance), Il faut se demander pourquoi ces gestes sont posés et
pourquoi un nouveau journal veut démarrer.
L'assé s'est toujours soutenue par un rassemblement des forces de gauche en son
sein. Ce n'était pas toujours agréable mais on y arrivait. Depuis 2012, une faction
anarchisante s'est détaché de cette structure et une faction socialisante s'en est
emparé d'une façon que j'en comprends assez rigide. Comprenez, cela fait quelques
années que je ne connais plus très précisément les dynamiques de l'asse, mais
c'est un portrait large.
Ne pas comprendre que des critiques faites à l'assé sont légitimes et qu'à force
de niaiser le monde, le monde se tanne me désespère un peu. Le décalage entre l'assé
et l'ultimatum par rapport à ce qui se passait au printemps dernier ne peut être
écarté comme facteur de l'affaiblissement de cette grève... et de l'autre
"grève?" de cet automne. C'est pas le seul faceutr, ok, mais si l'assé
n'embarque pas dans les mouvements étudiants qui se forment, il ne faut pas
s'étonner qu'elle ne peut pas mener une grève à bien après... et que les gens
passent à autre chose.
On se rappellera de la lettre de l'exécutif à arrêter une grève qu'il n'avait
pas démarré et encore moins participé lui à valu une destitution en bonne et du forme de
la part des associations étudiantes membres.
Peut être commencer à comprendre qu'au lieu de se plaindre de printemps 2015, de occup
toute et toutes les autres choses qui ne sortent pas de concertation avec les syndicats et
de grande rencontre des acteurs en éducation (ou je ne sais quel nom), il faudrait que
vous parliez aux autres tendances...
D'ailleurs un bilan critique de P15 à été produit, je vous l'envoi. C'est un
début de réflexion sur les stratégies au sein du mouvement étudiant, ses relations avec un
possible mouvement de masse contre l'austérité et les hydrocarbures et du dépassement
des structures syndicales de l'assé.
Finalement, la nécessité de créer un site internet de convergence au Québec comme
http://paris-luttes.info/ ou rebellyon.info<http://rebellyon.info> est selon moi
primordiale. Il y a d'ailleurs mtlcounter-info.org<http://mtlcounter-info.org>
qui tente de jouer ce rôle en ce moment, mais je suis sûr qu'il y a assez de place
pour une autre plateforme. Peutêtre ne pas se limiter au mouvement étudiant?
Donc, bonne chance à ce nouveau média, et espérons qu'il soit stimulant.
Alexandre Antaki
ancien membre de l'ultimatum (2011-2012)
ancien P15iste
anarcho-hochelag truc, comme les gens qui médisent disent
Le 8 février 2016 à 17:18, Laurent Hotte
<laurent.hotte.lariviere@gmail.com<mailto:laurent.hotte.lariviere@gmail.com>>
a écrit :
J'aimerais attirer l'attention sur la question de l'intimidation, de la
violence et de la colère à l'égard de l'ASSÉ. Mariève n'est pas la première à
avoir démissionné de son poste en affirmant que ce soit de pour des raisons de tensions et
de pratiques problématiques à l'ASSÉ. Évidemment, c'est une bonne chose que de
dénoncer des pratiques que l'on trouve inappropriées, sauf qu'en ce moment ces
dénonciations ne visent personne. En ce moment, il se passe exactement ce que j'avais
peur qu'il arrive : il s'établit un climat de paranoïa. En ce moment, Marie-Pier
associe les critiques érigées a l'équipe nationale aux gens qui auraient intimidé
Marieve alors .
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support@listes.asse-solidarite.qc.ca<mailto:support@listes.asse-solidarite.qc.ca>
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