Au congrès de Maisonneuve, les personnes qui ont le plus utilisé FB et
twitter étaient des militant-es des fédérations étudiantes et des gens de
l'extérieur du congrès.
C'est aussi eux et elles qui ont le plus utilisé la diffusion des
informations pour commenter (ridiculiser) certaines discussions, s’immiscer
dans le débat, et déformer le sens de propositions (Le huis clos par
exemple)
Aussi, je crois que le congrès est une instance politique importante. Mais
surtout un espace privilégié de discussion dans lequel il se doit d'y avoir
une aisance à communiquer des malaises, des préoccupations, des enjeux
stratégiques, etc. La médiatisation instantanée est aussi une forme de
censure. Dans la mesure où elle force l'individu qui communique à songer à
l'impact immédiat de ses paroles et réduit la possibilité d'une certaine
«candeur» que permet le sentiment d'intimité qui existe dans nos instances.
Le «entre-nous» qui pardonne.
Que Facebook et Twitter soient des lieux, oui certes, très médiatiques,
j'en conviens. Mais que ce soit des lieux privilégiés de discussion et
d'aisance. Non. Ce qui me fait redouter la proposition de diffuser le
congrès sur les médias sociaux n'est pas tant ce qu'on écrira. Au
contraire, à cet effet, je fais entièrement confiance à ceux et celles qui
seront chargés de la tâche. Ce que je redoute c'est les commentaires du
moment. Ceux sur le vif de gens, principalement de l'extérieur (pas les
délégué-es), qui se permettront tout et rien sur tous les enjeux.
Enfin, s'opposer à la diffusion d'un congrès sur le web ne veut pas dire
s'opposer à la conquête du web. Nous avons investi cet espace beaucoup plus
agressivement que ne le laisse croire le message de Julien. Nos actions,
nos campagnes, nos documents sont massivement diffusés sur FB et Twitter.
Des sites apparaissent dès que c'est nécessaire. Ça c'est du travail que je
respecte et j'encourage.
*Citation:* nous risquons aisément de laisser libre jeu aux fédérations
étudiants qui n’hésiteront à se présenter comme les premiers acteurs du
mouvement grâce à un discours structuré et fort bien orchestré.
Enfin diffuser des propositions ou des agissements de congrès, n'est pas le
meilleur moyen de diffuser un discours structuré et fort bien orchestré. Au
contraire, les propositions sont souvent brutes, nues et peu attirantes
prises hors contexte. Une bonne organisation du discours doit se faire avec
préparation et un suivi intelligent. Pas dans l'immédiat. C'est pour cela
que l'on a des résumés de mandat, des documents préparatoires et des
documents de synthèse. Si l'on doit trouver un meilleur moyen de les
diffuser, tant mieux. Est-ce que les twitter est la solution? Je ne crois
pas. 140 caractères, c'est pas ce que j'appelle le meilleur espace pour les
nuances.
Phil L.
Le 13 décembre 2011 11:10, Julien Royal <julien.royal(a)gmail.com> a écrit :
Je fais parvenir un long texte de réflexion aux gens
présents sur la liste
assé-support. Prière d'y jeter un coup d'oeil entre deux examens ou gorgées
de bières de party de fin de session.
En espérant que ce texte suscite réflexions et débats à l’intérieur des
associations étudiantes membres.
*Réflexion sur l’usage des réseaux sociaux par les militants et
militantes l’ASSÉ*
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Ces derniers temps, le sujet des médias sociaux semble soulever des levées
de bouclier face à l’utilisation qui en est faite par certains et certaines
délégué-e-s lors des congrès de l’ASSÉ. L’usage de Facebook et de Twitter
aurait supposément ouvert la porte à une augmentation du jeu de corridor
dans les instances de l’ASSÉ. Suite à ces constats émis par différents
militants et militantes, des tirs groupés semblent être fait contre tout ce
qui peut de près ou de loin ressembler à une utilisation du web 2.0. à
l’ASSÉ. Il me semble essentiel de corriger le tir. Ce discours véhicule un
nombre important d’idées préconçues qui occultent malheureusement une
réflexion poussée sur les répercutions stratégiques d’un rejet des médias
sociaux. Continuer dans une telle direction pourrait à mon humble avis
nuire à la diffusion du discours de l’ASSÉ et réduire sa capacité de
s’imposer comme l’organisation qui regroupe réellement les étudiants et
étudiantes en grève contre le gouvernement.****
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*Un nouvel espace public*
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Qu’on le veuille ou non, le web 2.0 existe et constitue une nouvelle
partie de l’espace public. Il est temps de cesser de penser à analyse le
web comme étant une sorte de silo déconnecté du reste de la société. Vos
camarades de classe, votre oncle, vos parents, des journalistes, des
artistes, des politiciens, des travailleurs, votre voisin et peut-être même
votre chien ont un compte Facebook/Twitter. Certains individus tiennent des
blogs, souvent déserts, attirant 2 ou 3 lectures, alors que d’autres ont un
public assidu leur assurant plusieurs centaines de visites par jour. De
plus, un peu comme dans la vraie vie, chaque individu possède son propre
réseau de contact sur lequel il possède une influence plus ou moins grande.
Bref, la visibilité de certaines idées sur les réseaux sociaux est bien
souvent amplifiée par le nombre de contacts que nous possédons tous et
chacuns, permettant de propager de l’information à un nombre de gens
exponentiel.****
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*Le web comme lieu de débat : l’exemple du microcosme du mouvement
étudiant*
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L’existence des réseaux sociaux, qu’on le veuille ou non, a un impact
direct sur l’ASSÉ. Ais-je besoin de rappeler que des discutions et des
réflexions longues de plusieurs pages ont lieu chaque jour sur des groupes
Facebook réunissant des étudiants et étudiantes en faveur de la grève
générale illimitée. Les efforts déployés sur les réseaux sociaux par des
militants et militantes membres de Force étudiante critique ont assurément
eu un impact sur les nombreuses discutions ayant eu lieu à l’intérieur de
l’ASSÉ durant les derniers mois. Il est indéniable que les réseaux sociaux
permettent un nouvel espace public, un nouvel espace de discussion. Ce
phénomène à déjà lieu. Les interactions entre un nombre assez important de
militants, présents sur différents campus souvent très éloignés se font
déjà de manière spontanée. C’est une force organisationnelle majeure si on
se place dans l’optique où nous mènerons une grève générale dans quelques
mois. À ceux qui prétendent que ces technologies sont stériles, qu’elles
déconnectent les militants les militants des débats de fond, j’affirme que
l’épreuve de la réalité est tout autre. Les médias sociaux sont un lieu de
débat supplémentaire, un bar de plus sur la rue St-Denis… accessible
instantanément, de partout au Québec.****
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*Sortir des analyses minimalistes*
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Néanmoins, il est important de quitter ici la simple analyse des
interactions entre nos amis et les groupes que cous connaissons pour mieux
se pencher sur ce qu’offre Facebook et Twitter comme capacité d’interaction
avec des individus souvent étrangers à notre cause. Il faut prendre
conscience d’une chose. Ce que nous partageons voyage en dehors de nos
cercles restreints. Je veux ici vous parler des leaders d’opinion qui
existent sur le web. Certains individus ayant des contacts dans de nombreux
milieux différents du mouvement étudiant, les blogueurs et les
personnalités publiques présentes sur le web (journalistes, artistes,
politiciens) sont susceptibles de s’intéresser à notre discours diffusé sur
le web. Si ce dernier est efficacement articulé, nous pouvons recevoir une
visibilité accrue grâce à eux s’il leur prends l’envie de partager notre
message. Il faut dès lors, cesser de considérer uniquement l’usage des
réseaux sociaux comme étant uniquement une action privée ‘’entre amis’’.
L’utilisation de Facebook et de Twitter doit être analysée comme un geste
public et ayant du même coup de répercutions sur autre chose que notre
organisation. Pour certains individus possédant une liste de contacts bien
garnie, « le statut Facebook/Twitter est le communiqué de presse de l’homme
pauvre ».****
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*Un espace public à conquérir*
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Twitter et Facebook sont un peu le parvis d’église du 21e siècle. Il est
impératif pour l’ASSÉ de prendre d’assaut ce nouvel espace public. Cet
enjeu stratégique est trop important pour être ignorés. Ceux qui défendent
une ligne dure et renforcent les préjugés face aux médias sociaux nuisent
au développement d’une participation active sur ces réseaux. Nous ne
pouvons qu’être perdant au change. Si l’ASSÉ ne prends pas plus sa place
sur cet échiquier (particulièrement sur Twitter où de nombreux
journalistes, blogueurs et autres leaders d’opinion vont de plus en plus
chercher des informations), nous risquons aisément de laisser libre jeu aux
fédérations étudiants qui n’hésiteront à se présenter comme les premiers
acteurs du mouvement grâce à un discours structuré et fort bien orchestré.
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*La fin du filtre médiatique : une opportunité pour la base militante*
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Les réseaux sociaux marquent en quelque sorte la fin du filtre médiatique.
Aucun journaliste ne viendra filtrer votre message, qui sera disponible
instantanément dans le fil de nouvelles web de 200, 300, 500 ou peut-être
1000 individus. Pour la base militante, de tels moyens représentent une
opportunité en or pour exprimer la diversité de notre discours. Trop
souvent les interventions des membres de l’ASSÉ sur Twitter se sont
limitées à une retransmission des communiqués de presse de l’organisation.
Nous avons au contraire une opportunité en or de discuter directement avec
une partie de la population. De plus, avoir une présence forte sur le web
permet de démentir sur le web des affirmations fausses qui auraient pu
êtres formulées dans les médias traditionnels et/ou par les autres
internautes. Les médias amènent parfois une vision faussée de
l’organisation, les réseaux sociaux permettent parfois de rétablir les
faits. La base militante à tout intérêt à investir ces nouveaux lieux de
débat.****
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*Le malaise des congrès*
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Ce texte de réflexion ne serait bien sur pas complet s’il ne s’attardait
pas au malaise grandissant face à l’usage des médias sociaux dans le cadre
des congrès. Beaucoup blâment l’usage des médias sociaux lors des
instances, arguant que ces derniers facilitent la tenue de *méta-congrès*,
déviant le débat de la salle où sont réunis les congressistes. Avant toute
chose, il est important de rappeler que les délégués sont pour la plupart
majeurs et vaccinés et que, s’il et elles désirent faire du jeu de corridor
ou pratiquer des actes anti-démocraties, le problème ne repose pas tant sur
l’usage de Facebook et de Twitter mais bien sur les individus en question.
Je ne crois pas que personne à l’ASSÉ n’arguera qu’il est normal que les
débats aient lieu dans des chats Facebook privés, sur les statuts des gens
ou bien par des tweets sur les hashtag Twitter. Cette utilisation du web à
des fins qui fragilisent le processus démocratique est néfaste sans aucun
doute. Néanmoins, plutôt que de s’attaquer aux moyens employés par les
individus en question, ne pourrait-on pas régler le problème à la source ?
Ce ne sont pas les médias sociaux qui créent les jeux de corridor, ce sont
les délégués qui s’y adonnent. Enlever les médias sociaux des congrès ne
règlera pas le moins du monde cette tendance. Certes, on compliquerait
ainsi certaines tactiques malhonnêtes, mais on ne changera rien sur le fond
des choses. En contre partie, l’interdiction des médias sociaux dans les
congrès aura un impact direct : l’impossibilité d’utiliser ces événements
comme vecteurs de propagande.****
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*La nécessité de la propagande, du spectaculaire, lors des congrès*
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Des mots lourds de conséquences. Jamais les congrès n’ont historiquement
eu comme vocation d’être spectaculaire. La nécessité en est tout autre
aujourd’hui. Les congrès sont des événements qui peuvent aisément servir de
prétexte pour exposer les prises de position de l’ASSÉ. Stratégiquement,
l’utilisation des médias sociaux pour donner un certain suivi, mettre en
valeur certaines prises de positions du congrès pour les publiciser est
efficace, principalement sur Twitter qui offre la particularité de suivre
les messages relatifs à un événement grâce au système de hashtags. Une
telle chose permet de remplir trois buts. Premièrement, créer des débats
entre les intervenants non-présents au congrès sur les résolutions
adoptées. Deuxièmement, publiciser l’ASSÉ et ses positions. Troisièmement,
donner une impression de dynamisme sur nos outils web et ainsi s’assurer
une certaine une audience, bref, faire naître un intérêt chez des gens pour
qu’ils continuent suivent les messages de l’ASSÉ plus attentivement dans
l’avenir. Charger le comité média et/ou le secrétaire aux communications
d’organiser et de superviser la diffusion de contenu web durant les congrès
serait la meilleure chose possible. Au nom des considérations stratégiques
élaborées dans les paragraphes précédents, nous nous devons élaborer une
stratégie de propagande durant ces événements.****
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*Des décisions nécessaires pour bâtir une stratégie web efficace pour
l’ASSÉ*
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Si nous voulons gagner la guerre de l’opinion sur le web, bien du chemin
reste encore à franchir. Dans un premier temps, former les militants et
militantes qui le désirent aux moyens pertinents d’utiliser les réseaux
sociaux, particulièrement Twitter. Deuxièmement, organiser formellement ce
potentiel de propagande, bref, avoir une plateforme interne d’organisation
web pour les militants et militantes. La finalité de notre action sur le
web doit être claire : imposer notre discours hors du filtre médiatique,
publiciser l’ASSÉ en elle-même, recruter des nouveaux militants et de
nouvelles militantes hors des cercles traditionnels, épauler sur le web les
sorties de presse traditionnelles et finalement, inciter des débats entre
les internautes dans but de les convaincre de nos revendications.****
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*Conclusion*
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La capacité de faire véhiculer notre discours à un grand nombre de
personnes sans passer par les filtres des médias traditionnels ne peut être
ignorée. Les réflexes primaires de rejet des médias sociaux sont
compréhensibles. Les inquiétudes face aux dérives qui ont possiblement déjà
eu lieu et qui pourrait peut-être se reproduire le sont tout autant.
Néanmoins, ce n’est surement pas en s’enfouissant la tête dans le sable et
en refusant d’utiliser les outils qui s’offrent à nous que nous
progresseront. Planifions sérieusement une stratégie web pour l’ASSÉ en
ayant des réflexion conséquentes au sujets de ces outils qui s’offrent à
nous et à nos adversaires qui, eux, n’hésiterons pas à les utiliser.****
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En espérant que ce texte suscite réflexion et débats à l’intérieur des
associations étudiantes membres.****
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- Julien Royal, étudiant au baccalauréat en communication, politique et
société et membre de l’AFESPED-UQAM.
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale
Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
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*Philippe Lapointe*
Secrétaire aux affaires académiques
*Association pour un solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)*
*http://www.asse-solidarite.qc.ca*
Bureau: 514-390-0110
Cellulaire: 514-824-2459
Courriel: academique(a)asse-solidarite.qc.ca