Je voudrais quand même rajouter ma contribution au débat qui semble faire la
rage : continuer ou ne pas continuer la grève jusqu’à la fin des
élections.Je dois avouer que je suis devenu plutôt indécis sur la question, mais je
voudrais mettre l’accent sur
certains points afin d’avancer le débat.
Le rapport de force
Tout d’abord, le syndicalisme de
combat dont je crois nous relevons en tant qu’organisation combative fait la promotion
d’un principe clé : « les moyens de pression avant la
négociation ». Dans certains textes, la question de l’interlocuteur en
cas de négociation semble être le point majeur qui favoriserait la grève
postélectorale. Par contre, je me demande de ce qu’il en advient du moyen de
pression. Je m’explique. Notre rapport de force est avant tout une question
matérielle ou économique. Nous créons une pression économique avec la grève,
car cette dernier amène en autre la session à se rallonger jusqu’au point l’ou il est
devenu impossible de finir la session dans le laps de temps qui reste. Ensuite,
avec le dédoublement de session, nous créons une perturbation énorme du système
postsecondaire comme de l’économie. Ce
point, nous sommes devant lui. Même si nous n’avons plus d’interlocuteur et que
nous continuerons la grève au point d’annuler la session, qu’arrivera-t-il? La
question qui faut se poser est : Est-ce que le PLQ (qui reste toujours en
poste jusqu’à la transition avec un autre parti) est prêt à annuler la session
en pleine campagne électorale? Est-ce que le moment que nous avons cru
impossible arriverait? Bref, au delà de
la question d’interlocuteur-trice, je crois que la question matérielle ou
économique est primo.
Je rajouterais un autre
point : En voulant repartir la grève en septembre, nous en partons une
nouvelle grève. C’est-à-dire que nous sommes toujours en session hiver 2012. Si
nous arrêtons la grève maintenant, c’est
pour la reprendre dans la session automne 2012. C’est-à-dire, dans une autre
session dont le point d’annulation est beaucoup plus loin que celle d’hiver
2012. Alors, il sera beaucoup difficile retrouver le même rapport de force avec l’État.
Bref, pour dire de façon
hégélienne, le compteur reviendrait à zéro? Et la, je ne parle pas de la difficulté
de maintenir la mobilisation pendant une session de rattrapage qui s’annonce
titanesque pour tou-te-s.
La neutralité des
élections
Je crois que le
syndicalisme de combat doit être totalement neutre face aux élections et
surtout face aux partis politiques. Je
ferais rappeler à tous que le Parti Québécois a utilisé plusieurs lois
spéciales contre par exemple, les infirmiers-ières en 1999. Qu’ils sont aussi
responsables de la perte de 20% des salaires dans la fonction publique. Même si le temps
à fait oublier ces crimes,
ce parti reste tout de même féroce. Finalement, je ne crois pas que les fins ne
justifient pas les moyens et que compter sur une élection ou prendre partie dedans, c’est
pactiser avec
l’ennemiE présent ou futur.
Bref, le débat est cruciale et je n'ai aucune réponse magique à offrir.
Bon débat et ensemble, bloquons la hausse!