Bonjour à tou-te-s !
Depuis octobre dernier, l'ASSÉ (et maintenant la CLASSE) participe à un
collectif de sensibilisation et d'action pour le droit à l'éducation pour
les personnes sans-statut (aussi appelé-e-s sans-papier). Un dépliant
d'information est en ce moment en production, qui pourra dès lors être
diffusé sur les divers campus afin d'enrichir notre connaissance à ce
sujet, et ainsi nous éveiller face à cette réalité méconnue et pourtant
criante.
Nous aimerions que les associations adoptent la Déclaration collective
ci-bas lors du prochain Congrès de la CLASSE. Il s'agit d'une suite logique
par rapport à nos positions en faveur de la gratuité scolaire à tous les
niveaux, et cela s'inscrit dans la poursuite de la position prise en Congrès
à
Maisonneuve<http://www.asse-solidarite.qc.ca/documents/fr/instances/congres/resumes/Resume%20des%20mandats%20du%20Congres%20de%20l%27ASSE%20des%2029%20et%2030%20octobre%202011.pdf>:
«Que l'ASSÉ affirme que sa position sur la gratuité scolaire inclut
les
sans-papiers.»
*Collectif éducation sans frontière*
L’éducation pour toutes et tous
Déclaration collective
(février 2012)
Il existe au Québec des enfants qui n’ont pas accès à l’école primaire
et secondaire. Car, souvent, ces enfants ou leurs parents n’ont pas de
statut d’immigration régulier. Dans d’autres cas, ils font partie de
nombreux demandeurs d’asile déboutés en instance d’expulsion. D’autres,
enfin, sont nés ici de parents sans statut. Bien que ces citoyen-ne-s
canadiens aient en théorie le droit d’aller à l’école, en réalité, ils ne
disposent pas de documents, comme la carte d’assurance-maladie et le
certificat de naissance, nécessaires à leur inscription.
Ces enfants se trouvent exclus du droit à l’éducation. Ils ne peuvent
bénéficier des conditions leur permettant de développer leurs talents et
leurs aptitudes mentales, physiques et sociales indispensables à leur plein
épanouissement et à leur vie dans la société. Combiné à la pauvreté et à
l’appartenance réelle ou présumée à un groupe racisé, le non-accès à
l’école est une discrimination susceptible d’engendrer des inégalités
sociales importantes et durables.
Certains enfants réussissent à fréquenter l’école à la condition que les
parents déboursent des frais de scolarité pouvant s’élever jusqu’à 6 000 $
annuellement. Nombreuses sont les familles se trouvant dans l’impossibilité
d’assumer de tels frais. L’accès à l’éducation est alors limité par une
barrière socio-économique. Or, seul un accès gratuit à l’éducation garantit
le caractère universel de ce droit.
La situation actuelle est contraire aux obligations internationales du
Canada. En adhérant aux instruments de protection des droits humains — tels
la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention
relative aux droits de l’enfant et la Convention relative au statut des
réfugiés — l’État canadien s’est engagé à assurer l’enseignement primaire
obligatoire et gratuit pour tou-te-s et à rendre les différentes formes
d’enseignement secondaire, tant général que professionnel, ouvertes et
accessibles à tout enfant par des mesures appropriées telles que
l’instauration de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une aide
financière en cas de besoin. De même, l’État québécois, en vertu de sa Loi
sur l’instruction publique de 1988, se doit de garantir que toute personne
résidant au Québec bénéficie de l’éducation préscolaire et des services
d’enseignement primaire et secondaire gratuits. Les élus doivent désormais
faire la démonstration que de tels énoncés ne sont pas des mots creux mais
des engagements concrets.
Toute personne, peu importe son statut migratoire, a le droit à une
éducation gratuite et ceci à tous les niveaux, de la garderie et la
maternelle à l’université. Nous appuyons les efforts organisationnels
contre les hausses des frais de scolarité et pour une éducation accessible,
gratuite et de qualité.
Il est de notre devoir d’enseignant-e-s, d’éducateurs et d’éducatrices, de
personnels des établissements scolaires, de parents, de migrant-e-s et de
personnes solidaires avec les migrant-e-s, comme il est du devoir de nos
associations d’agir contre de telles inégalités et d’exiger que les
institutions y mettent fin et assurent l’accès de tou-te-s à l’éducation.
Cette lutte s’inscrit dans le projet intitulé « Bâtir une cité sans
frontières », initié par Solidarité sans frontières et visant à faire de
Montréal un espace où les immigrant-e-s sans statut puissent avoir accès
aux services essentiels — tels que les hôpitaux, les cliniques, les écoles
et les banques alimentaires — sans craindre que leur statut ne soit dévoilé
aux autorités.
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Merci de votre attention, à très bientôt, en Congrès !
Solidairement,
-Frank
Étudiant en sciences sociales