Les étudiants des trois grandes universités de la métropole, soit ceux de l'Université
de Montréal et de son affilié, l'École polytechnique, de l'UQAM et de McGill, ont
décidé de faire front commun pour demander à Québec de réinvestir massivement dans le
financement de leurs établissements de haut savoir, sans augmenter les droits de
scolarité, et de forcer la main des milieux d'affaires pour qu'ils financent leur
part du perfectionnement de leur future main-d'oeuvre.
C'est demain que les associations étudiantes universitaires vont présenter à
l'Assemblée nationale leur mémoire sur le financement des universités, un financement
d'autant plus urgent que «les universités manquent d'argent, qu'elles manquent
de tout : les infrastructures et le matériel sont vétustes, alors que les bibliothèques
sont dans un état lamentable», affirme Jonathan Harvey, de la fédération étudiante de
l'Université de Montréal.
Les associations étudiantes universitaires craignent comme la peste que le gouvernement
Charest ne mette de côté une autre de ses promesses électorales, soit celle de ne pas
augmenter les droits de scolarité, comme il l'a fait pour les garderies à 5 $ ou la
production d'électricité au moyen de centrales thermiques. Les associations étudiantes
s'opposent à toute hausse en soutenant que, si les étudianrts bénéficieront
financièrement de leur formation universitaire, la société, disent-ils, en tire encore
davantage de bénéfices et de revenus sous forme de services et d'impôts.
Si les étudiants refusent qu'on augmente leurs droits de scolarité, actuellement de
1800 $, ils veulent cependant que le financement gouvernemental des universités rejoigne
le niveau des établissements concurrents du Canada anglais. Là-bas, les droits de
scolarité atteignent en moyenne 4000 $ par an, mais ils peuvent être beaucoup plus élevés
selon les établissements, les facultés et les régions.
Pour placer le financement des universités québécoises, actuellement de 2,25 milliards, au
niveau des autres provinces, il faudrait y investir 375 millions additionnels par an,
précisent les universitaires. Si on respectait la même répartition des fonds, 114 millions
devraient provenir des fondations universitaires, généralement financées par les anciens
et les entreprises. Le reste, soit 261 millions, proviendrait alors essentiellement des
subventions gouvernementales. Les étudiants estiment que les 114 millions que les
entreprises d'ici ne versent pas, contrairement à leurs concurrentes des provinces
anglophones, devraient leur être retirés au moyen d'un impôt de 0,18 % de la masse
salariale globale, qui atteint au Québec 63 milliards.
Les étudiants d'ici rejettent l'idée d'une hausse universelle des droits de
scolarité avec une modification à la hausse des prêts et bourses d'étude au profit des
plus démunis, comme on le fait au Canada anglais. Ce système, affirme Jonathan Harvey,
n'a réussi qu'à rendre plus difficile, au cours de la dernière génération,
l'accès aux études universitaires pour les jeunes provenant d'un milieu moins
favorisé, et cela au prix d'un endettement, qui atteint le double de celui des
étudiants québécois.
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