Bonjour !
Deux vidéos ont été faits :
Le premier montre ce qui s'est passé ici à Montréal, et a été produit par
des camarades comlombien-ne-s à l'intention des gens qui luttent plus au
Sud (espagnol et français) :
- *https://www.youtube.com/watch?v=sS1I61ABE5A&feature=player_embedded*
Le deuxième, d'une demie-heure, est un court document sur ce qui s'est
passé en Colombie, principalement, le 24 novembre dernier, mais également
dans d'autres pays d'Amérique latine. Si vous connaissez des gens qui
pourraient le traduire et mettre des sous-titres, faites-moi signe !
- *http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-AH1GtATM0o*
Pour mieux comprendre, voici un texte d'explication ainsi que la traduction
d'un des derniers communiqués de la MANE (*Mesa Amplia Nacional Estudiantil*,
pour Table de la coalition nationale étudiante).
La situation de l’éducation post-secondaire au niveau de l’Amérique latine,
plus spécifiquement au Chili et en Colombie, est sensiblement la même que
la nôtre; les étudiantes et les étudiants luttent présentement pour une
éducation gratuite, accessible et de qualité et contre des réformes
appelant à la privatisation des universités et à une économie du savoir. En
Colombie, après cinq semaines de grève générale, le mouvement étudiant,
avec l’appui massif de la population, a eu gain de cause en réussissant à
faire plier le gouvernement et participera ainsi à l’élaboration d’une
réforme à l’image de leurs besoins. Il faut rappeler que les mouvements
sociaux là-bas réussissent à survivre dans un contexte excessivement
répressif de guerre civile. Nous nous trouvons face à une nécessité
d’ouvrir le dialogue avec ces mouvements afin d’enrichir notre lutte
locale, pour apprendre de leurs victoires et pour partager avec eux.
L’éducation est un thème qui, nous le voyons de mieux en mieux, s’inscrit
dans un contexte mondial et c’est à cette hauteur que nous devons nous
situer pour défendre notre droit fondamental à l’éducation.
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Dernier communiqué de la Table de la coalition nationale étudiante,
Colombie.
BOGOTA DC, le 16 novembre 2011
NOTRE PAROLE TENACE
Aux étudiant-e-s
À la communauté universitaire
Au gouvernement
Au peuple colombien
Aux médias de communication
Aujourd’hui la mobilisation ardue des étudiant-e-s accompagné du peuple
colombien a commencé à donner fruit, l’ouverture du débat national sur le
thème de l’éducation comme droit commence à se faire sentir dans les
universités, les collèges, les quartiers et les villages. Ces avancées du
mouvement étudiant n’a été possible que grâce à l’action conjointe de
tou-te-s les étudiant-e-s ensemble, qu’ils et elles soient des universités
publiques ou privées, [des instituts techniques et des écoles secondaires].
L’appui a également été très important, de la part des académicien-ne-s,
des professeur-e-s, des travailleuses et travailleurs, des recteurs, des
associations de parents et des différents médias régionaux et nationaux.
Avec cette base immense, la nécessité d’un système éducatif en accord avec
les aspirations authentiques de la société colombienne a pu devenir plus
qu’un simple rêve et se rapproche d’une véritable concrétisation.
Ainsi, la [Table de concertation nationale étudiante] (Mesa Amplia Nacional
Estudiantil, ou MANE) a invité, lors de sa réunion d’urgence du 12 novembre
dernier, à réaffirmer la déclaration politique de ses espaces, mettant en
gage sa parole afin de démontrer la volonté politique du mouvement
étudiant. Les conditions de base exigées de la part du gouvernement
national ont été rencontrées pour reprendre les activités d’enseignement:
ce matin le projet de loi 112 a été effectivement retiré des pourparlers de
la Chambre des Représentants qui avait pour but de modifier l’enseignement
supérieur. Le 15 novembre dernier la ministre de l’éducation María Fernanda
Campo, par l’entremise d’une déclaration publique, s’était engagée à «
former, avec les enseignant-e-s, les recteurs et les autres membres de la
communauté académique, un espace de dialogue avec toutes les garanties de
s’asseoir ensemble pour construire la meilleure réforme de l’éducation
supérieure qui soit pour notre pays. (...) Je vous invite à ce que nous
nous rencontrions cette semaine même pour commencer à définir la
méthodologie et la forme de travail nécessaires à l’élaboration cette
nouvelle proposition. » De la même manière, concernant les libertés et les
droits démocratiques, elle a ajouté: «Le gouvernement national (...) vous
offre toutes les garanties pour exercer votre droit légitime de vous
mobiliser et de manifester.» Elle a conclu en lançant un appel aux organes
dirigeants des universités, leur suggérant d’offrir toutes les garanties
académiques pour le retour en classe: «Je lance un appel aux recteurs et
aux conseils académiques et supérieurs des universités, pour qu’ils
définissent de façon autonome la meilleure forme et la plus rapide
d’appliquer des mécanismes permettant aux étudiants de terminer avec succès
leur semestre académique.»
En accord avec la nouvelle décision nationale ci-mentionnée adoptée par la
MANE d’urgence et tenant en compte les instances du mouvement étudiant
telles que les Assemblées, les Tables de concertation régionales et locales
et les espaces d’élaboration de programmes entre autres, nous affirmons
notre engagement de COMMENCER LE PROCESSUS POUR LA SUSPENSION DE LA GRÈVE
NATIONALE UNIVERSITAIRE. Nous savons que ce qui a été accompli à date est
une victoire objective contre la privatisation de l’éducation et en faveur
d’une éducation supérieure comptant sur une démocratie et une autonomie
universitaire au niveau national (...). Il est clair que la signification
de cette situation n’est pas le simple retour en classe, mais la
transformation des conditions de mobilisation à l’heure de l’édification
d’une Proposition alternative pour l’éducation supérieure dont les bases se
trouvent dans le Programme minimal des étudiant-e-s colombien-nes et qui
sera le thème central de l’effervescence et de la mobilisation pour l’année
2012. Notre démarche durant ce temps s’accompagnera d’une mobilisation dans
les rues avec toute l’intensité que les conjonctures appelleront.
Nous avons pris une décision et nous commencerons à la mettre en pratique,
non pas sans insister sur la responsabilité du gouvernement national devant
la sévère crise financière que vivent les universités publiques du pays
après une vingtaine d’années de barbaries néolibérales et qui s’est
aggravée sérieusement lors de la dernière année scolaire. De plus, nos
considérons que si le pouvoir exécutif a démontré une volonté de dialoguer
avec les étudiant-e-s et les autres membres de la communauté universitaire
il n’y a pas de raison pour qu’ils soutiennent à l’entrée ou autour des
université la présence de la police ou de l’escouade anti-émeute; pour
cette raison nous exigeons la démilitarisation des universités car il
s’agit d’un élément de base pour assurer le plein exercice de l’autonomie
universitaire. Nous lançons l’appel aux organes de direction des
universités pour qu’ils avancent des solutions concertées et concrètes pour
le rattrapage de la session afin de permettre la tenue complète des
programmes académiques.
Nous sommes arrivés à un nouveau scénario de la lutte nationale mais nous
savons qu’il reste des universités avec des dilemmes internes profonds, des
luttes particulières, lesquelles la MANE soutient, incitant fortement le
gouvernement national et les organes de direction respectifs afin qu’ils
trouvent des solutions appropriées et effectives à leurs conflits.
Nous espérons que le gouvernement réaffirme à travers la pratique et les
faits ce qui a été dit dans les médias et dans les communications
officielles. Le peuple colombien et les étudiant-e-s de notre nation
doivent garder en tête [...] le fait qu’aujourd’hui nous avons accompli une
étape importante qui ouvre le chemin pour définir l’éducation supérieure
que nous voulons et dont nous avons besoin. Nous vous invitons donc à la
JOURNÉE CONTINENTALE DE LUTTE POUR LE DROIT À L’ÉDUCATION prévue pour le 24
novembre prochain lors de laquelle des étudiant-e-s du Chili, du Guatémala,
de la Colombie et de toute l’Amérique latine sortiront dans les rues pour
exprimer notre volonté commune de rendre réelle l’aspiration que nous avons
d’atteindre une éducation au service des intérêts de la population.
Pour la souveraineté, la démocratie et la paix les étudiant-e-s
colombien-ne-s continueront à avancer.
Porte-paroles MANE Colombie
Cordialement,
-Frank
Étudiant, sociologie, philosophie, arts visuels