Je sais que ça mérite d'être diffusé en tant que texte de réflexion, mais
c'est pas de moi.
Je le laisse à la communauté Assé-Support pour qu'elle en fasse ce qu'elle
veut. L'auteur n'était pas à Québec en février 2000 mais j'y étais.
J'approuve ce qu'il a écrit. Si ça vous tente de vous servir d'une
quelconque manière de ce texte parce que vous le croyez pertinent,
faites-moi signe, j'en aviserai l'auteur. Mais soyons honnêtes, je ne
m'attends pas à beaucoup de «likes» ici, n'est-ce pas?
Bonne lecture.
«Au tournant des années 2000, le PQ au pouvoir organise un sommet intitulé
«Le Sommet du Québec et de la jeunesse». À cette occasion, des certaines
fédérations étudiantes sont autour de la table en train de prendre le thé
en costard cravate avec tous ces groupes respectables qui discutent de «la
place des jeunes à l'heure de la mondialisation» [sic]. Pendant ce temps,
des militant-e-s, qui s'organi
sent autour du MDE, alors en déclin, respirent les gazs lacrymogènes et
subissent les coups de matraques de la SQ. Plusieur-e-s ne se font pas
d'illusion sur le soi-disant consensus social préparé par ces
politicien-ne-s, leurs apprenti-e-s et les différents bureaucrates, souvent
issues du milieu des affaires, qui parle au nom de ce qu'ils appellent
honteusement la «société civile». Peu de temps après, ce mouvement qui a
préféré la rue aux sommets fait sur mesure pour que les conclusions
reflètent les intérêts du pouvoir socio-économique en place, mène une lutte
contre la taxe à l'échec. Accessoirement, cette lutte sera récupérée par la
FECQ et la FEUQ. Cette manière de s'organiser hors de ce type de sommet
bidon et les expériences acquises dans ces luttes serviront de fer de lance
à la création au début de l'année 2001, d'une nouvelle organisation
étudiante en rupture avec les stratégie affairistes et concertationistes de
la FECQ-FEUQ. Cette organisation portera finalement le nom de l'Association
pour une Solidarité Syndicale Étudiante. Une chose est claire dans ses
bases de fondation: la stratégie d'intégration aux appareils étatiques et
de concertation avec le pouvoir que pratique la FECQ et la FEUQ est une
voie qui trahi notre potentiel politique. Douze ans plus tard, le congrès
de l'ASSÉ décide de participer à ce type de sommet dont le rejet
catégorique était pourtant une des bases politiques sur laquelle cette
organisation fût mise en place. Le PQ est bien satisfait de cette réponse
positive de l'ASSÉ. Le ministre Duschesne a bien mentionné qu'il souhaitait
voir l'enfant rebel autour de la table. Quelle solidarité les militant-e-s
qui seront dans la rue lors de ce sommet devant l'appareil répressif de
l'État recevront de leurs dignes représentant-e-s à l'intérieur? À en juger
par le manque de soutien de la part de certaines têtes dirigeantes
médiatiques durant la grève et par la dénonciation d'action radicales à la
demande des médias, je crois qu'il est justifié de poser cette question
avec une certaine méfiance.
C'est un changement d'époque qui est significatif à mon avis. Est-ce le
moment de faire envers l'ASSÉ un mouvement par la gauche semblable à ce qui
fût fait envers la FECQ-FEUQ au tournant des années 2000? C'est une
question politique qu'il faudra poser tôt ou tard. Nothing last
forever!...Trop de militant-e-s dans la gauche font un fétiche de
l'organisation. Le danger en est que le principal ennemi politique d'une
organisation est bien souvent elle-même. La tendance à la séparation et à
la bureaucratisation guette en permanence toute organisation ou groupe,
même ceux aux objectifs les plus vertueux. Le risque de voir une
organisation devenir auto-référentielle, c'est à dire la voir se reproduire
elle-même avant tout au dépend de son objectif politique est un risque
permanent qu'on oublie trop souvent de rappeler.
Pouvant nous aussi quelques fois rappeler que cette organisation qui se
targue sans cesse d'être le summum vertueux de la démocratie directe a vu
passer au cours des dernières années un grand nombre de démissions sur la
base des raisons politiques motivées par des dynamiques de pouvoir internes
qui empêchent plusieurs personnes de prendre leur place. Lorsque ces
problèmes furent adressés publiquement, ils furent au mieux ignoré par les
têtes dirigeantes...au pire, tournés en dérision de manière méprisante.
Penser que la démocratie directe, ça se limite à une structure formelle qui
se défini comme tel en faisant fi des rapports de pouvoirs informels dans
sa mise en pratique, on peut tu laisser ça aux penseurs d'esprit libéral?
Voilà, c'est ma réaction à chaud à cette nouvelle qui me fâche beaucoup!
PS: J'écris ce statut avec humilité. Je n'ai pas vécu les événements
ci-haut mentionnées du début des années 2000. Peut-être que certains de mes
contacts FB plus au fait que moi peuvent compléter ou corriger certaines
informations mentionnées. Je l'ai écrit car je trouvais ce rappel
historique important dans le contexte actuel».
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