Bonjour,
Je suis en échange étudiant à Rio de Janeiro, au Brésil et en ce moment il y a au pays un fort mouvement populaire, dont l'initiative est née à Sào Paulo. La hausse du prix des transports en commun dans plusieurs grandes villes du pays a été la goutte qui a fait déborder le vase et a lancé la mobilisation, mais les revendications dès le départ visaient beaucoup plus large (transport abordable et de qualité, dénoncer les conséquences de la tenue de la Copa de la FIFA (2014) comme les expulsions dans les favelas et l'augmentation du coût de la vie, augmenter la part du budget accordée à l'éducation et la santé).
Voici un survol rapide des événements (qui n'est pas exhaustif, il manque bien des infos, même concernant spécifiquement la mobilisation à Rio de Janeiro et il y a bien des éléments qu'il serait intéressant d'annoter ici sur principaux débats en cours dans le mouvement ou sur le contexte sociologique, politique, culturelle et historique de cette lutte sociale brésilien, mais mettons que je vais essayer (sans faire de promesses) de compléter une autre fois et que je suis bien ouverte à ce qu'envoie des commentaires ou questions):
La mobilisation, qui s'est organisée via les reseaux sociaux, a connu une croissance exponentielle. À Rio de Janeiro, la première manifestation du 6 juin comptait quelques centaines de personnes, une semaine plus tard, le 13 juin, déjà se mobilisaient plusieurs miliers de personnes (http://www.youtube.com/watch?v=aY5rDZziWQ0). Le 17 juin, 100 000 personnes participaient à la manifestation, regroupant beaucoup d'étudiant-es et de jeunes, mais aussi des travailleurs et travailleuses qui se joignait à la masse à la sortie du bureau, encore en vêton-cravate ou tailleur. Cette nuit là, alors que le feu prenait à l'Assemblée Législative de Rio de Janeiro (http://www.youtube.com/watch?v=hrOQrxFMaVo), la manifestation occupait le Congrès National dans la capitale du pays à Brasilia (http://www.youtube.com/watch?v=b74PCWTMwpc et http://www.youtube.com/watch?v=jKC1gAoHM3o). Le 20 juin, 1 millions de personnes étaient dans la rue. Jusqu'à présent des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes (Fortaleza, Brasilia, Porto Alegre, Goîana, Niteroi, maceio, etc.) des différents états du Brésil.
Les gouvernements des États et du pays, tout comme les maires des villes sont forcées par le mouvement à lui concéder des gains sociaux; http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/06/28/au-bresil-les-politiques… ceux-ci sont loin des suffisants et plutôt que d'apaiser la mobilisation, ils lui donnent un nouveau souffle.
Les féministes luttent aussi pas mal fort de ces temps-ci, contre le projet de loi sur Estatuto do nascituro et contre la cura gay...-L'estatuto do nascituro: Le 15 juin, à Rio de Janeiro et à São Paulo ont eu lieu des manifestations pour dénoncer le projet de loi Estatuto nascituro. Au Brésil, l'avortement est criminalisé (ce qui signifie que les femmes qui sont prises à se faire avorter vont en prison), sauf dans trois circonstances particulières, soit en cas grossesse suite à un viol, en cas de problèmes de santé grave de la femme enceinte ou si l'enfant à naître serait gravement malade (non viable). Ici, de nombreuses femmes voient chaque année leur santé mise en péril (décèdent) par des avortements clandestins. Malgré le fait que l'avortement soit légal en les circonstances énumérées précédemment, dans certaines régions du Brésil, il n'y a tout simplement pas de clinique qui offre ce service ou bien les délais sont prolongés par un refus du médecin à faire ce type d'acte professionel (qui implique prise d'un nouveau rendez-vous). Le projet de loi dénoncer aujourd'hui aurait entre autre pour effet, s'il est adopté, de criminaliser tout type d'avortement peu importe la cause de la grossesse, mais aussi de reconnaître l'agresseurs d'un viol comme père officiel de l'enfant à naître. Cela impliquerait de lui faire payer une pension pour cet enfant, lui reconnaissant éventuellement des droits de visites. Ce projet de loi, c'est non seulement l'invasion de la moralité religieuse dans la loi, une tentative d'instaurer un contrôle toujours plus grand de l'État sur le corps des femmes, mais c'est aussi et surtout carrément légitimer la culture du viol!
-La cura gay: Le 19 juin, la Comission des Droits Humains (CDH) du Brésil, avec à sa tête un pasteur de évangélique (evangélico) extrêmement conservateur (le package deal raciste, homophobe, sexiste, etc, etc ) vient d'approuver le projet de "cure gay" (Sic) qui donne droit au psychologue de recommander à leur patients de "soigner" (sic) leur homosexualité et de les accompagner dans ce processus. Et cela alors que les statistiques de l'an passé révèlent que 200 jeunes homosexuels étaient agressé-e-s en moyenne par mois à Rio de Janeiro (et c'est seulement les cas qui ont fait l'objet de dénonciation).
Actuellement, loin d'être en train de s'épuiser, le mouvement tente de s'organiser sur une base horizontale, afin d'éviter la récupération politique par un parti ou des soit-disant ''liders''. Alors qu'à Sao Paulo le mouvement Passe Livre a déjà constitué des assemblées populaire de quariter, à Rio de Janeiro l'initiative commence à prendre forme suite à la dernière pléniaire de lutte. Celle-ci s'est tenue le 25 juin, elle regroupait plus de 3000 personnes et a voté les revendications suivantes; tarif zéro pour le transport en commun, la démilitarisation de la police, la liberté pour les manifestant-es détenu-es. À la dernière manifestation dans la ville (27 juin), nous étions un peu moins (mais tout de même plusieurs miliers) et l'intimidation exercé par la forte présente de police militaire n'y est sûrement pas étrangères, plusieurs centaines de policiers ( de 300 à 500 policiers) armés de bombes lacrymogènes, de leur matraque, de tisers et de fusil à balles de caoutchouc. La tension était palpable tout au long de cette manifestation, même si la police s'est contenté de la violence de cette menace. Demain, dimanche (30 juin), aura lieu une manifestation en même temps que la final de soccer de la coupes des confédérations qui se déroulera dans le Maracana, le stade de la ville. La répression risque d'être à son comble, déjà la ville a envoyée une lettre officielle aux habitant-es du quartier proche du stade pour les avertir que la circulation (automobile comme piétonnière) sera restreinte à celle des locaux (preuve de résidence en main) cette journée-là...Voilà où en sont les choses...
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Mais ce courriel, c'était aussi surtout pour vous informer de ce qu'il s'est passé le 24 juin où une tragédie a eu lieu dans une des favelas de Rio, forme de répression des plus atroces dans le cadre du contexte politique actuel... Car si dans les rues du centre ville, on souffre des balles de caoutchouc, dans les favelas se sont avec de vraies balles que tire la police.
Voici ci-dessous un manifeste qui a été rédigé suite à une intervention policière ayant causé la mort de 11 personnes dans les favelas de Maré, dont le titre original est '' Nota contra a violência policial: após protestos polícia realiza chacina na Maré''.Le manifeste revendique notamment la démilitarisation de la police et le respect du droit de manifestation, du droit à la vie passant par l'arrêt des mesures répressives tels les exécutions comme mécanismes d'oppression des résident-es des favelas.
Le manifeste est ouvert à des appuis de groupes ou d'organisation des mouvements sociaux. Je ne sais pas si cela peut réellement exercer une pression sur le gouvernement de l'État, mais je me disais que recevoir des appuis de l'international c'est toujours encourageant et puis ça laisse entrevoir que la situation des résident-es des favelas n'est plus ignorée... Bref, je dis ça comme ça, si l'ASSÉ décide d'appuyer le manifeste, je m'offre pour la traduction en portugais du email.
En pièce jointe, la version originale en portugais et une courte-pointes d'articles de journaux et de posts facebook qui retracent la chronologie des événements de cette nuit-là.
Soyez pas gêné-es de faire circuler ce courriel en tout ou en partie dans vos réseaux!Merci!
gabrielle-------------------------------------------------------------------------Traduction (Libre et approximative)Manifeste contre la violence policière: La police répond à la protestation par une ''chasse à l'homme'' dans MaréLes favelas de Maré ont été occupées par différentes unitées de la Police Militaire de l'État de Rio de Janeiro (PMERJ), dont le Bataillon des opérations spéciales ( Batalhão de Operações Especiais: Bope) et son équipement de guerre – caveirão (camion blindé et armé), hélicoptère et fusils- hier, 24 juin 2013. Cette occupation militaire a eu lieu suite à une manifestation qui s'est tenue à Bonsucesso pour la réduction du tarif d'autobus, comme tant d'autres ont été réalisé à travers tout le pays depuis le 6 juin. L'intervention de la police a causé la mort d'un résident dans la nuit du lundi. Un sergent du Bope a aussi trouvé la mort au cours de l'opération. L'intensification de la violence policière qui a suivi, soit l'assassinat de neuf personnes, est clairement une forme de représailles de la part de l'État. Diverses manifestations sont en train d'avoir lieu dans tout le pays et s'intensifient dans la ville de Rio de Janeiro. Au cours des dernières semaines, la brutalité policière se fait règle générale et nous vivons des moments où nos quartiers sont assiégés et la massa massacrée dans la ville. Lors de la dernière manifestation du 20 juin, alors que près d'un million de personnes étaient dans la rue, le pouvoir public a mobilisé la Police Militaire de Rio de Janeiro (PMERJ), notamment la police de Choque (anti-émeute), l'escouade canine ( Ações com Cães : BAC) et la cavalerie, en plus de la Force National (Força Nacional). L'intervention policière a été d'une intense violence contre la population, créant un climat de terreur dans divers quartier de la ville. Nous ne tolérerons pas que les expressions légitimes de l'indignation populaire soient transformées en prétexte pour justifier des intrusions violente et des occupations militaires, que cela soit contre la masse qui se manifeste dans les rues de la ville ou sur le territoire de nos favelas ou de nos banlieues!Une occupation policière comme celle ayant eu lieu dans les favelas de Maré démontre sous son aspect le plus pervers le nouveau prétexte utilisé par les organes gouvernementaux pour donné suite à leurs pratiques historiques quant à ce qui a trait à la gestion des favelas, de leur population et de la résistance populaire. Sous prétexte de réprimer un arrastão (vols en série par un ou des gangs), la police a encore un fois fait usage d'une force démesurée contre les résident-es de Maré, une pratique coutumière pour qui vit dans les favelas. Il est important de mentionner que, quand le même argument de combattre un arrastão a été utilisé contre les manifestants dans Barra da Tijuca, nous n'avons pas entendu parler du Bope, ni d'assassinat, ce qui démontre clairement l'existence d'un traitement différencié entre les favelas et le reste de la ville (l'asphalte).Nous dénonçons la criminalisation de toutes manifestations. Nous dénonçons la criminalisation des résident-es des favelas et de leur territoire. Nous dénonçons la ségrégation histoirique de la population des favelas – noire et/ou pauvre- dans la ville de Rio de Janeiro. Nous ne tolérerons pas que des exécutions sommaires soient présenter aux nouvelles comme le résultat de confrontations armées entre policiers et tranfiquants. Il n'est ici pas question d'excès, ni même de l'usage d'une force démesurée en cas d'exception : les pratiques policières ayant cours sur ces territoires violent les droits les plus fondamentaux, allant jusqu'à la violation du droit à la vie comme instrument d'oppression. La gravité de ces pratiques a été reconnue dans différents états de la fédération, si bien que le Conseil de la Défense des Droits de la Personne (Conselho de Defesa dos Direitos da Pessoa Humana : CDDPH) a produit, en décembre 2012, la résolution no 8, recommandant la fin de l'usage de terme générique comme ''acte de résistance'' e ''résistance suivie de mort'' et interdisant l'apparition de celle de ''mort découlant d'une intervention policière'' ou encore, celle de ''lésion corporelle découlant d'une intervention policière'' du registre des interventions. Le gouvernement fédéral est également responsable de ce qui se passe dans les favelas de Rio de Janeiro, non seulement par l'omission de la création de politiques publique, mais aussi pour maintenir les troupes de la Force National de Sécurité dans la ville, reproduisant le même modèle d'action que le gouvernement de l'État de RJ.Les résident-es des favelas et toute la population ont le droit de manifester publiquement- mais pour se faire il faut leur garantir le droit à la vie, qui continue a être violé systématiquement sur le territoire de nos favelas et des banlieues de Rio de Janeiro et de d'autres villes du pays.Nous exigeons la fin immédiate de l'occupation des favelas de Maré par des forces policières qui tuent ses résident-es en se justifiant par les manifestations. Nous exigeons que soit garanti le droit de s'organiser politiquement, de manifester et d'occuper les espaces publiques librement. Nous exigeons la démilitarisation de toutes polices du pays.Le manifeste est ouvert à l'adhésion de mouvements sociaux et d'organisations par email à ce contact : contato(a)enpop.net. Assinam a nota / Ont signés ce manifeste:Action Aid BrasilAmálgama Cooperativa CulturalAnota (Agência de Notícias Alternativas)Arteiras Alimentação do BorelAssociação Angolana OMUNGAAssociação Centro Comunitário Nova SepetibaAssociação de Moradores do JacarezinhoBloco Planta na MenteCasa da Mulher Trabalhadora (CAMTRA)Central de Movimentos Populares (CMP)Centro de Estudos e Ações Solidárias da Maré (CEASM)Centro Acadêmico de Letras da UFRJ (CALET – UFRJ )Centro de Assessoria Juridica Popular Mariana CriolaCentro de Promoção da Saúde (CEDAPS)Cidadania e Imagem-UERJCircuito Carioca de Ritmo e Poesia – CCRPCírculo PalmarinoColetivo Antimanicomial Antiproibicionista Cultura VerdeColetivo Blogueiras NegrasColetivo Capitalismo em DesencantoColetivo das LutasColetivo de Artistas Faixa de GazahColetivo de Estudos sobre Violência e sociabilidade – CEVIS-UERJColetivo Direito de Resistência (Direito-UFRJ)Coletivo PerifatividadeColetivo RJ Memória Verdade e JustiçaColetivo Tem MoradorComitê Popular Rio Copa e OlimpíadasComunicação e Cultura do PSOLConselho Regional de Psicologia (CRP/RJ)Conselho Regional de Psicologia (CRP/RS)Conselho Regional de Serviço Social (CRESS/RJ)CUCA – FACHADCE – FACHA Vladimir HerzogDCE-UFRJDeputado Federal Chico Alencar (PSOL/RJ)Executiva Nacional de Comunicação SocialFASEFórum da Amazônia Oriental (FAOR)Fórum de Juventudes RJFórum Social de ManguinhosFrente de Resistência Popular da Zona OesteGESTA-UFMGGrupo Conexão GGrupo Eco Santa MartaGrupo ÉFETA Complexo AlemãoGrupo Tortura Nunca Mais/RJInstituto Brasileiro De Análises Sociais E Econômicas (IBASE)Instituto BúziosInstituto de Defensores dos Direitos Humanos (DDH)Instituto de Estudos da Religião (ISER)Instituto de Formação Humana e Educação Popular (IFHEP)Instituto de Imagem e Cidadania Rio de JaneiroInstituto Mais DemocraciaInstituto Raízes em Movimento do Complexo do AlemãoInstituto TelecomISERJustiça GlobalLaboratório de Etnografia Metropolitana (LeMetro/IFCS-UFRJ)Laboratório de Pesquisas em Etnicidade,Cultura e Desenvolvimento – LACED/Museu Nacional/UFRJLevante Popular da JuventudeLuta Pela PazLuta PopularMandato do Deputado Estadual Marcelo Freixo (PSOL/RJ)Mandato do Deputado Federal Chico Alencar (PSOL/RJ)Mandato do Vereador Henrique Vieira (PSOL/Niterói)Mandato do Vereador Renato Cinco (PSOL/RJ)Movimento DCE Vivo (UFF)Movimento de Luta nos Bairros, Vilas e Favelas (MLB)Movimento Direito Para Quem?Movimento dos Trabalhadores Sem Terra (MST)Movimento HonestinasMovimento Nacional de Luta pela Moradia (MNLM)Movimento pela Legalização da MaconhaMovimento Pensa AlemãoMovimento Unido dos Camelôs (MUCA)Museu da MaréNami Rede Feminista de Arte UrbanaNós Não Vamos Pagar NadaNúcleo de Direitos Humanos da PUCNúcleo de Mulheres da FACHA “Pagu”Núcleo de Resistência Artística (NRA)Núcleo de Resistência Popular Socialista da TijucaNúcleo Frei Tito de DireitosNúcleo Piratininga de Comunicação (NPC)Núcleo Socialista de Campo GrandeObservatório das MetrópolesObservatório de FavelasOcupa AlemãoOcupa BorelPACSPartido Comunista Brasileiro (PCB)Posse Ação ResistênciaPré-Vestibular Comunitário de Nova Brasília Complexo AlemãoPSTURaízes em Movimento do Complexo do AlemãoRede de Comunidades e Movimentos Contra a ViolênciaRede de Instituições do BorelRede FALE RJRede Nacional de Jornalistas Populares (Renajorp)Redes e Movimentos da MaréRevista Vírus PlanetárioRompendo AmarrasSEPE/RJSodireitos – BelémSou NiteróiUnião da Juventude Comunista (UJC)União por Moradia PopularUniversidade NômadeVerdejar SócioambientalVisão da Favela Brasil – Morro Santa Marta
Bonjour camarades,
Le Conseil exécutif a résolu d'assainir (enfin!) la liste de diffusion
ASSÉ-Support. Cela implique de retirer les adresses courriels de
personnes non-militantes, de médias de masse, des personnes qui ont
quitté le milieu militant ou des personnes qui ne s'y intéressent plus.
Afin d'éviter une "purge" verticale et opaque, nous avons décidé de
procéder de manière participative: *si vous souhaitez demeurer sur la
liste ASSÉ-Support*, veuillez remplir ce petit formulaire en réponse à
ce courriel *(ne faites pas répondre à tous)*:
* *Nom*: Votre nom
* *Groupe*: Association étudiante, groupe militant, etc. Il n'est pas
nécessaire de faire partie d'une association membre pour être sur
cette liste. Par ailleurs, si vous militez de manière individuelle,
vous pouvez indiquer "N/A" (non applicable).
* *Je souhaite être sur ASSÉ-support parce que*: Répondez à cette
question brièvement. Il ne s'agit ni d'écrire un roman, ni un CV
militant. Écrivez une ou deux phrases pour que l'on comprenne votre
présence sur cette liste. /L'exécutif ou la permanence ne feront pas
de jugement critique de votre implication militante/. Exemples:
o "Je suis externe de mon association."
o "J'utilise la liste pour être informé-e et participer aux
actions de l'ASSÉ."
o "Je souhaite transmettre des appels de solidarité de mon
organisation X."
o etc.
Vous avez jusqu'au *31 juillet à minuit* pour répondre à ce courriel,
sans quoi vous serez retiré-e de la liste de diffusion.
*Si vous n'êtes pas en mesure de répondre d'ici cette date*, ou si vous
voyez ce courriel après le 31 juillet, il suffit d'écrire à
webmestre(a)asse-solidarite.qc.ca <mailto:webmestre@asse-solidarite.qc.ca>
avec les réponses aux champs ci-haut pour vous faire rajouter à la
liste. Vous n'êtes en aucun cas "banni-e" de la liste; nous avons
conscience que plusieurs étudiants et étudiantes ne sont pas au Québec
pendant la période estivale.
*Si vous connaissez d'autres personnes intéressées à rejoindre la
liste*, la procédure est la même.
Nous espérons que cette initiative permettre de limiter les fuites
médiatiques et le spam aux personnes désintéressées, sans toutefois
exclure quiconque souhaitant être abonné-e.
Pour le conseil exécutif,
--
Lazlo Bonin
Secrétaire à l'information
Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
Cellulaire: (514) 971-1337
Bureau: (514) 390-0110
Courriel: information(a)asse-solidarite.qc.ca
<mailto:information@asse-solidarite.qc.ca>
Site web: http://www.asse-solidarite.qc.ca/
Twitter: @ASSEsolidarite <https://twitter.com/assesolidarite>,
@lazlo_bonin <https://twitter.com/lazlo_bonin>
Bonjour,
Voici un texte de réflexion faisant suite à une proposition de l'AECSL sur
la pédagogie déposée lors du Congrès du 5 avril et mise en dépôt.
Solidairement,
Blandine Parchemal.
(
http://me.voir.ca/blandineparchemal/2013/06/25/loubli-tendancieux-du-role-s…
)
_______________
Ma réflexion prend pour point de départ le dépôt d'une proposition par une
association membre de l'ASSÉ lors d'un Congrès début avril (il est à noter
que cette proposition a été mise en dépôt par le Congrès). Si la
proposition en tant que telle est si large qu'elle pose relativement peu de
problèmes, les "Considérant" quant à eux soulèvent plusieurs interrogations
et semblent illustrer une tendance au sein d'une certaine gauche dite
"radicale", une tendance qu'on pourrait qualifier de "postmoderne" ou tout
simplement d'individualiste, et que nous allons questionner dans les lignes
qui suivent.
Voici l'entièreté de la proposition:
"Considérant que l'obligation officieuse de fréquenter l'école jusqu'à
l'âge de 16 ans donne beaucoup de pouvoir à la structure éducative et
retire le pouvoir décisionnel des enfants;
Considérant que les élèves se voient imposer un mode de vie discipliné,
silencieux, assis et intellectuel quine convient pas à tous les humain-e-s;
Considérant que les élèves se font imposer les connaissances et les
habilités qu'ils apprennent selon une sélection arbitraire du ministère de
l'éducation;
Considérant que l'évaluation sous forme de notes (en chiffres, en lettres,
etc) est un processus de hiérarchisation;
Considérant que les moyens d'évaluation sont limités et arbitraires; ce qui
force un conditionnement et une compétitivité chez les élèves voulant être
bien côtés et désirant évoluer dans le système scolaire;
Considérant que l'école dans sa forme actuelle, est un lieu d'inégalités:
entre les années scolaires, entre les "bons" et les "mauvais" élèves, entre
le ou la professeur-e et les élèves;
Considérant que les étudiantes cégepiennes et les étudiant cégépiens et
universitaires sont les privilégié-e-s de ce système d'éducation et qu'ils
et elles sont un groupe social capable de le changer;
Que l'ASSÉ entreprenne une campagne d'information sur notre système
d'éducation dans son ensemble, et sur ses travers;
Que l'ASSÉ conteste par l'action et le syndicalisme de combat le système
d'éducation et appelle à une réflexion profonde dans la société".
Mon analyse va se développer autour de trois axes appelés par les
"considérants": la question de l'obligation scolaire, la question de
l'imposition de connaissances par le ministère de l'éducation et enfin, la
question de l'école comme lieu d'inégalités entre "les années scolaires,
entre les "bons" et les "mauvais" élèves, entre le ou la professeur-e et
les élèves".
(1) La question de l'obligation scolaire
C'est probablement le "considérant" le plus surprenant en ce qu'il passe
totalement à côté du rôle social de l'instauration de l'obligation
scolaire. En effet, l'instauration de cette dernière s'inscrit
historiquement dans une perspective d'alphabétisation de la population et
d'accessibilité pour tous et toutes à l'éducation. C'est ainsi qu'au Québec
comme en France, à l'obligation de la fréquentation scolaire s'est associée
l'instauration de la gratuité. L'obligation n'a donc pas été instaurée pour
enlever le pouvoir décisionnel aux enfants (sachant en outre, qu'avant 16
ans, ils dépendent de facto du pouvoir décisionnel de leurs parents et non
du leur), mais bien au contraire pour que chaque enfant puisse avoir la
possibilité d'aller à l'école, peu importe son origine sociale. Il
s'agissait par là-même de mettre un frein à la situation selon laquelle les
enfants des milieux les moins aisés (surtout ruraux) étaient aussi ceux qui
fréquentaient le moins l'école en raison de leur devoir d'aider leurs
parents, dans les tâches agricoles par exemple. Bref, en permettant à tous
les enfants de s'instruire, il s'agissait de tendre vers une dimunition des
inégalités d'accès au savoir entre ceux provenant de classes sociales et de
milieux différents. Condorcet voyait par exemple dans l'obligation scolaire
un moyen de ne "laisser subsister aucune inégalité qui entraîne de
dépendance" et déclarait à ce sujet: "Ainsi, par exemple, celui qui ne sait
pas écrire, et qui ignore l'arithmétique, dépend réellement de l'homme plus
instruit, auquel il est sans cesse obligé de recourir. Il n'est pas l'égal
de ceux à qui l'éducation a donné ces connaissances; il ne peut pas exercer
les mêmes droits avec la même étendue et la même indépendance" (Condorcet,
Cinq mémoires sur l'instruction publique, 1791). Bien loin de brimer
l'indépendance des enfants, il s'agissait donc au contraire, par
l'instruction obligatoire, de permettre aux enfants les plus défavorisés de
pouvoir, eux aussi, exercer leurs droits de citoyens et devenir des êtres
autonomes.
De la même façon, remettre en cause l'importance du "pouvoir de la
structure éducative" suite à l'instauration de l'obligation scolaire, c'est
ne pas comprendre face à quels autres pouvoirs, en matière d'éducation,
celui de l'État s'est imposé. En effet, comme le rappelait dernièrement un
article paru dans le Devoir et commémorant les 70 ans de la mise en place
de l'obligation scolaire (
http://www.ledevoir.com/societe/education/379028/il-y-a-70-ans-l-ecole-deve…),
au Québec, avant cette obligation, la direction du système d'éducation
était confiée aux comités catholiques et protestants du Conseil de
l'instruction public. Chacun de ces comités détenait les pleins pouvoirs en
matière d'éducation et participaient à l'élaboration des programmes et
l'approbation des manuels. C'est ainsi que durant de nombreuses années,
devant le risque de voir diminuer l'emprise de l'Église sur le système
d'éducation, l'épiscopat rejetta l'ensemble des projets de loi en faveur de
l'obligation scolaire.
Or, il est difficile de penser qu'un système d'éducation aux mains de
l'Église contribuait beaucoup au développement de l'enfant et à
l'apprentissage de son autonomie. En revanche, un système d'éducation
intégré au sein d'une institution publique semble davantage être en mesure
de répondre au rôle premier de l'éducation. Ainsi, selon Durkheim, l'action
qu'exerce la société sur l'individu par la voie de l'éducation, n'a
"nullement pour objet et pour effet de le comprimer, de le diminuer, de le
dénaturer, mais, au contraire, de le grandir et d'en faire un être
véritablement humain"(Émile Durkheim, Éducation et sociologie,1902)
autrement dit, un être social. L'éducation joue en effet un rôle de
socialisation de premier plan qu'il est plus que problématique de vouloir
omettre.
(2) La question de l'imposition de connaissances par l'État
Et c'est cet même aspect social qu'omet le 3e "considérant" en dénonçant
l'imposition de connaissances et d'habilités selon "une sélection
arbitraire du ministère de l'éducation". Dénoncer cette imposition, c'est
oublier la fonction collective de l'éducation. Ces connaissances communes
imposées au primaire et au secondaire ne sont en effet pas sélectionnées de
façon arbitraire par le ministère de l'éducation mais répondent à des
nécessités sociales. Ainsi, comme l'affirme à nouveau Durkheim, si l'on
attache quelque prix à l'existence de la société, "il faut que l'éducation
assure entre les citoyens une suffisante communauté d'idées et de
sentiments sans laquelle toute société est impossible; et pour qu'elle
puisse produire ce résultat, encore faut-il qu'elle ne soit pas abandonnée
totalement à l'arbitraire des particuliers" (Ibid.), soit à l'arbitraire de
l'Église ou des parents. C'est donc au rôle de l'État de dégager les
principes essentiels de nos sociétés démocratiques et de les faire
enseigner dans nos écoles. L'éducation, par la transmission de valeurs
communes, est ce qui nous permet de faire société.
Or, le risque d'une telle position dénonçant l'imposition de connaissances
par l'État sans en comprendre la portée collective, c'est in fine de voir
dans l'éducation simplement une chose individuelle. Le risque, c'est de la
voir comme répondant à de purs besoins individuels. Il est d'ailleurs
troublant de voir qu'une telle position puisse rejoindre à terme des propos
tenus par Milton Friedman à propos de l'éducation, ce dernier dénonçant par
exemple le fait qu'un système d'éducation administré par des pouvoirs
publics ne permette pas aux parents de choisir où dépenser leur argent: "Le
parent qui préférerait voir l'argent servir à engager de meilleurs maîtres
plutôt qu'à payer des entraîneurs sportifs n'a aucun moyen d'exprimer sa
préférence, si ce n'est en persuadant une majorité de changer complètement
l'état des choses. C'est là un exemple particulier de ce principe général
qui veut que le marché permette à chacun de satisfaire ses propres goûts et
assure ainsi une représentation proportionnelle effective - alors que le
processus politique impose la conformité" (Milton Friedman, "Le rôle du
pouvoir politique en éducation, Capitalisme et liberté, 1962). S'il est
question ici de répondre aux préférences des parents et non des enfants, la
même demande pourrait s'appliquer pour les enfants.
En fait, si la proposition tend à critiquer l'arbitraire du ministère de
l'éducation dans le choix des programmes, elle ne s'interroge pas sur ce
qui remplacerait ce prétendu arbitraire (les préférences des parents? des
enfants? du marché?) et surtout en quoi ce dernier serait moins arbitraire
alors même qu'il s'agirait de répondre à des besoins individuels et non
plus collectifs.
L'analyse de Friedman ou celle appelée par la proposition passent en
réalité à côté d'un fait important: cette conformité imposée par le
"processus politique" est avant tout réalisée dans une perspective de
diffusion d'un savoir égal pour tous et toutes, autrement dit, d'un savoir
public et accessible. Mais si la proposition passe à côté de cette
fonction, c'est peut-être parce qu'elle est justement incapable de
développer une analyse sociale de l'éducation.
(3) La question de l'école comme lieu d'inégalités
Ainsi, si cette perspective d'égalité d'accès au savoir est absente des
"considérants", c'est bien à nouveau parce que la perspective sociale est
totalement mise de côté au profit d'une perspective centrée sur le
bien-être individuel de l'enfant. C'est particulièrement frappant dans
l'avant-dernier "considérant" qui critique le fait que l'école soit, dans
sa forme actuelle, "un lieu d'inégalités" mais non un lieu d'inégalités
sociales, non, un lieu d'inégalités parce que hiérarchique et effectuant
une différenciation entre les années scolaires, les "bons" et les
"mauvais", "le ou la professeur-e et les élèves". Outre qu'il soit
difficile de concevoir à quoi aboutirait une école sans différenciation des
années scolaires (aurait-on juste un primaire pour tous et toutes?) et sans
différenciation entre le rôle du professeur et de l'élève (chacun d'entre
nous pourrait-il enseigner même s'il ne dispose pas des connaissances
requises?), il est étonnant que le seul type d'inégalités dénoncés, si on
peut parler d'inégalités, soient celles-ci.
Encore là, cette perspective est, paradoxalement, bien proche d'une
perspective néolibérale remettant en cause le "recours exclusif à un
système étatisé d'éducation" et appelant à une privatisation progressive de
celui-ci. C'est ainsi que Hayek dénonce de la même façon le fait qu'au sein
de l'éducation publique les gens soient officiellement "classés dans une
hiérarchie officielle où le génie diplômé est au sommet et l'imbécile
patenté au dernier rang, hiérarchie d'autant plus perverse qu'elle est
censée exprimée le "mérite" et conditionne l'accès aux carrières où la
valeur peut se démontrer" (Friedrich Hayek, "Éducation et recherche", La
constitution de la liberté, 1960).
Ici, un peu de Bourdieu aurait pu aider à montrer que les véritables
inégalités ne sont pas la conséquence des classements entre les élèves ou
des modes d'évaluation, mais bien davantage de différenciations au niveau
du capital économique, social et culturel entre les élèves. La véritable
inégalité se situe en effet bien davantage au niveau du capital culturel
entre un enfant qui a par exemple accès tout jeune à une bibliothèque chez
lui, qui est habitué à faire des sorties culturelles et à parler politique
avec sa famille et un enfant qui découvre la littérature seulement à
l'école et en fréquentant les bibliothèques publiques, un enfant qui
construit sa culture uniquement par l'éducation qu'il reçoit parce que chez
lui rien ne peut lui permettre d'y avoir accès. Plus tard, l'inégalité est
davantage reliée à la différence de capital social entre un étudiant qui
bénéfie grâce à ses origines de "relations" et qui peut gravir les étapes
rapidement et un étudiant qui essaie de se frayer un chemin par la seule
force de son mérite. Quant au capital économique, la différence se fait
entre un étudiant pour qui le choix de sa filière n'est pas relié à des
considérations économiques contrairement à un autre qui se doit de pouvoir
rembourser sa dette par son futur métier et donc s'inscrire dans une
filière dite "rentable". Bref, ce que ne pense pas du tout cette analyse,
c'est la question de la reproduction des élites au sein de nos systèmes
d'éducation et comment y faire face. En tout cas, certainement pas en
supprimant l'obligation scolaire et l'accès à un système d'éducation
publique permettant à chacun de pouvoir se cultiver même si au départ ses
conditions sociales ne le permettaient pas.
Ainsi, l'analyse critique de notre système d'éducation proposée par la
proposition a ceci de problématique qu'elle s'inscrit dans un point de vue
purement individualiste, voire "petit-bourgeois" qui est incapable de
comprendre l'importance sociale d'une éducation obligatoire, publique et
accessible, d'une éducation qui propose l'enseignement d'un socle de
connaissances communes en vue de la préservation de notre lien social. Au
contraire, la dénonciation de l'obligation scolaire, de l'imposition de
connaissances par l'État ou des hiérarchies au sein du système scolaire
tendent à vouloir faire de l'éducation un outil au service du pur bien-être
individuel sans voir en quoi elle est primordiale pour le maintien de nos
sociétés en tant que telles, sans voir en quoi pour les enfants des milieux
les plus populaires, la possibilité d'avoir accès à une telle éducation
publique est non pas une aliénation mais bien une libération sociale.
Bonjour,
Veuillez voir ci-dessous pour les détails d'un action de solidarité avec
l'occupation contre Ligne 9. Le demo aura lieu demain. Malheureusement le
call-out est seulement en anglais et je n'ai pas le temps pour le
traduire...je le passe à vous quand-même.
En sol,
Cassie
IN SOLIDARITY WITH THE OCCUPATION IN THE BEVERLY SWAMP
10:30am
Wednesday, June 26
Roddick Gates (Sherbrooke and McGill College)
Since June 20, the site of the North Westover Pump Station—located in the
Beverly Swamp, near Hamilton, Ontario—has been occupied by a diverse
group of land defenders. This action has obstructed, and continues to
obstruct, pipeline transport company Enbridge from carrying out work that
is necessary to reverse the flow of oil along Line 9 a pipeline
that extends from Sarnia, Ontario, to the oil refineries in Montréal-Est.
In other words, the occupiers are engaged in direct action to defend the
sovereignty of indigenous nations and the drinking water of millions of
people; they are also putting themselves at serious risk of repression by
the colonial Canadian state.
In response to the occupiers' call for solidarity actions, we are
organizing a demonstration in Montréal on Wednesday, June 26, to
distribute information and inform people here about the situation in the
Beverly Swamp. We will gather at 10:30 am at McGill University's Roddick
Gates (located at the intersection of rue Sherbrooke and avenue McGill
College). Bring banners, flags, boomboxes, and whatever else! We will
have bilingual flyers to distribute to pedestrians, but feel free to write
your own.
This demonstration, of course, will not stop the capitalist exploitation
and development of the Athabasca tar sands in Alberta. It's pretty clear
that the struggle to defend the land requires, among other things, a
willingness to employ direct action and a willingness to take risks. It's
also pretty clear that settlers, including those who think of themselves as
radicals, tend to demonstrate such willingness much less frequently than
indigenous people. This needs to change. Settlers need to be willing to put
their bodies on the line if they want to stand in real Solidarity with
Indigenous land defenders, instead of watching them feel the brunt force of
the state from a safe distance.
So let's meet each other, start talking to one another, get organized, and
start fighting from our own region, in solidarity with our Indigenous
hosts, just as our comrades are currently doing in the Beverly Swamp.
For more information on the ongoing occupation, check out
http://swampline9.tumblr.com/<http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fswampline9.tumblr.com%2F&h=NAQ…>
.
For more info on line 9
check out
http://vimeo.com/56842880<http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fvimeo.com%2F56842880&h=9AQEEf3…>&
http://noline9.wordpress.com/line-9-primer/<http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fnoline9.wordpress.com%2Fline-9…>
Les pipelines ne passeront pas! See you on Wednesday!
https://www.facebook.com/events/203805419773318/?ref=22
Ce samedi 22 juin, des dizaines de personnes ont pris d’assaut un terrain
vacant dans Hochelaga-Maisonneuve, au coin des rues Ontario et Jeanne
d’Arc. Les occupant-es y ont installé des tentes, une cuisine, un espace
collectif et des jeux pour enfants. Ils et elles vont avoir besoin de
renfort et de ravitaillement en installations physiques et denrées
alimentaires de base. De plus, des véhicules sont requis pour le transport
de matériel, peu importe l’issue des évènements en cours.
Voici le message d’appel du collectif :
«Un peu plus de deux semaines après l'expulsion du campement d'À qui la
ville?, à Saint-Henri, c'est Hochelag' qui prend le relais. Parce que leurs
revendications sont aussi les nôtres comme celles des résidents et
résidentes de tous les quartiers populaires de Montréal, parce que la
nécessité d'agir rapidement contre la réappropriation et le contrôle de nos
milieux de vie par de vils proprios et promoteurs immobiliers passe par la
création d'une solidarité vivante et combative.
En 2012, à Montréal, on construisait 6306 condos, contre 650 logements
locatifs. Pendant que les promoteurs, avec la Ville pour complice, font la
piastre en transformant les seuls espaces qu'il nous reste, on se démène
pour trouver des logements abordables et salubres. C'est comme chercher une
aiguille dans une botte de foin - sans compter le profilage dont beaucoup
d'entre nous sont la cible, et le contrôle de nos modes de vie que l'on
subit avant le 1er juillet et toute l'année durant (pas d'animaux, pas de
personnes fumeuses, pas d'enfants, pas de bruit). On hausse le prix des
loyers pour un café ou un resto branché où nous n'aurons jamais les moyens
d'aller manger, on nous déplace pour un bien, pour un mal - comme si on
était des meubles usés, sans attaches, sans voisinage, sans ami-e-s.
Le capitalisme fait du logement une marchandise. Nous voulons remettre de
l'avant que le logement est un droit qui devrait s'exercer sans
discrimination, libre de tout intérêt financier ou privé, en regard des
moyens de chacune et de chacun.
Contre l'embourgeoisement de nos quartiers;
Contre la spéculation crasse des promoteurs immobiliers;
Contre l'ingérence des proprios dans nos vies;
Pour le logement social;
Pour la création de communautés basées sur le partage et le respect, et non
pas sur l'exploitation;
Pour une réappropriation collective de nos espaces et milieux de vies.»
*À diffuser*
*
Des travailleurs et travailleuses de la construction organiseront une
marche demain à 14h sur des bases autonomes. L'objectif est de maintenir la
pression sur le patronat tout en tentant d'ouvrir une brèche pour que les
grévistes puissent véritablement prendre en main leur mouvement et
réinscrire celle-ci dans enjeux plus larges. C'est aussi l'occasion, pour
tous ceux et celles qui ne sont pas de la construction, de faire preuve de
solidarité et d'appuyer une initiative qui s'inscrit dans la logique d'un
syndicalisme combattif. *
*Le rendez-vous est à 14h au parc Émilie-Gamelin ce mardi 14 juin*
*Vous trouverez plus bas le texte du tract d'appel (tract en pièce jointe)
*
*Pour des mouvements autonomes et combatifs* !
*Solidarité !
Des amiEs de la grève *
*La grève, Yes Sir ! Mais c'est quoi le plan ? *
L’industrie de la construction est en grève pour la première fois depuis
1986. Il s’agit d’une occasion rare, d’une opportunité à saisir.
Aujourd’hui une brèche s’ouvre dans le quotidien souvent rude de notre
travail. Est-ce que nous allons laisser cette lutte se restrein- dre aux
seuls mots d’ordre de nos exécutifs syndicaux et à la seule question de
la convention collective? Les attaques contre les tra- vailleurs viennent
de toutes part et ne sauraient être résumés dans les phrases
préfabriquées des porte-parole qui se perdront dans la chambre d’écho
des médias corporatifs.
On perd les meilleurs jours, les meilleures heures de notre vie à la
gagner. Et si on osait espérer plus dans cette lutte que le simple statu
quo? L’unique maintien de nos conditions de travail actuelles alors que nos
conditions de vie se détériorent de tout bords, tout cô- tés? Notre
lutte doit déborder des seules revendications de l’Alliance syndicale et
s’adresser aux problèmes qu’on vit tous, par exemple l’endettement qui
nous enchaîne. C’est dans la grève qu’on réalise notre pouvoir, et
maintenant que le temps est venu on doit laisser s’exprimer notre colère
pour créer le monde qu’on mérite.
Parlons du saccage de l’assurance chômage, des coupures et des mesures
d’austérité des gouvernements, des effets de notre travail sur la
société ! Veux-t-on laisser un monde de condos jetables et des montagnes
de matériaux contaminés à nos enfants? C’est nous le sang de cette
industrie, il nous appartient d’en faire une force de changement social. Ce
n’est certainement pas dans les médias que notre lutte va se gagner mais
bien sur nos chantiers et dans la rue!
Organisons nous sur nos propres bases, Parce que seule la lutte paie !
Mardi 18 Juin 14h
Parc Émilie-Gamelin (Métro Berri Uqam)
Intéressé à passer à l’action ? Contact : greveconstruction(a)gmail.com
Camarades,
Au vu du dépôt de ma candidature en avril dernier pour un deuxième mandat
au sein de l’exécutif de l’ASSÉ, ma démission actuelle peut apparaître
surprenante. En effet, peu de temps s’est écoulé depuis. Pourtant, alors
que début avril, je me sentais encore de l’énergie et de l’envie de
continuer à m’impliquer dans l’exécutif de l’ASSÉ, ce n’est plus le cas
aujourd’hui. Ma fin de session a été extrêmement difficile et j’ai pris
conscience de mon épuisement psychologique et physique. À cela, se sont
ajoutées des angoisses liées à ma situation financière compliquée et à ma
scolarité malmenée cette année. Je m’étais dit que je prendrais l’été pour
me reposer, mais au vu de ce qui m’attends à la rentrée, je n’aurais de
toute façon plus les moyens matériels de m’impliquer à nouveau dans
l’exécutif de l’ASSÉ.
Même s’il y a eu des moments difficiles, j’ai été très fière de défendre
les positions de l’ASSÉ durant cette année. Comme je l’ai écrit dans ma
lettre de candidature en avril, parmi les organisations étudiantes
existantes, seule l’ASSÉ défend une véritable conception de l’éducation,
une conception qui ne se limite pas à des demandes pécuniaires mais qui
remet en cause la voie marchande que prend l’éducation, une conception qui
s’attache à en défendre le caractère public et son importance en tant que
bien collectif pour l’avenir de notre société. Seule l’ASSÉ inscrit sa
lutte pour l’éducation dans une perspective plus large qui est celle d’une
remise en cause des politiques néolibérales mises en place dans l’ensemble
des services publics à travers, entre autre, l’implantation du principe
utilisateur-payeur. Et je souhaite ardemment qu’elle continue à faire de
même dans l’avenir.
Néanmoins, je me permettrais ici de lancer quelques réflexions critiques
faisant suite à mon expérience:
Si au sein de l’ASSÉ, la critique interne est très présente, elle a cette
tendance forte à souvent aller dans un seul sens, l’autre flanc critique
étant dès l’abord mis de côté, étant dès l’abord considéré comme non
pertinent. Ainsi, on en arrive au paradoxe que tout en accentuant sur
l’importance de l’inclusivité et de la consultation des membres, certaines
positions sont rejetées sans même qu’on prenne le temps d’en débattre.
L’argument souvent invoqué pour mettre de côté ces positions est celui de
la tradition et des positions historiques de l’ASSÉ. Or, si la prise en
compte des positions historiques de l’ASSÉ est importante, à se fier
uniquement sur ces positions passées, il y a pourtant un risque qui est
celui de la perte de véritables débats réflexifs et politiques au sein des
associations membres, puis en Congrès. De fait, à quoi bon faire des
Congrès s’il s’agit uniquement de suivre les positions historiques de
l’ASSÉ? L’exécutif aurait en effet simplement à consulter les positions
passées, puis à annoncer ensuite la position actuelle de l’ASSÉ au vu de
celles-ci et ce, sans qu’aucune consultation des membres n’ait eu lieu. En
somme, le principe de démocratie directe n’aurait plus de contenu puisque
tout serait déjà joué à l’avance.
Cet appel à la tradition a, en autre, été présent cette année durant la
question de la participation ou non de l’ASSÉ au sommet sur l’enseignement
supérieur : à plusieurs reprises, j’ai entendu l’argument selon lequel
« puisque l’ASSÉ n’avait jamais participé à des instances de concertation,
alors elle ne devait pas participer au sommet », c’était la logique des
choses, point final.
Cet argument d’autorité a finalement conduit à une situation où aucun texte
de réflexion n’a été produit sur la question de la participation au sommet,
alors même qu’au sein des associations membres la situation n’était pas si
homogène. Le débat n’a pas eu lieu et on s’est retrouvé avec un Congrès qui
a débouché dans un premier temps sur un 23/23 ou quelque chose de
semblable.
Ainsi, alors que, d’une part, des interrogations auraient pu être soulevées
quant à la présupposée perte de pureté de l’ASSÉ si elle participait au
sommet (si l’ASSÉ avait participé au sommet en y défendant ses positions et
en critiquant son déroulement, en serait-elle ressortie moins forte?
Aurait-elle perdu sa force de mobilisation? Au vu des votes de grève perdus
dans plusieurs cégeps suite à l’annonce du boycott, il semble bien au
contraire que non) et que, d’autre part, une réflexion sur l’impact de la
non-participation quant à la suite des travaux du sommet aurait pu être
produite, rien de tout cela n’a eu lieu. L’ASSÉ n’a ainsi été invitée à
participer à aucun des chantiers ayant fait suite au sommet et ne peut
avoir connaissance de leur déroulement et de leur orientation. Loin de moi
l’idée de dire que des « gains » vont sortir de ces chantiers. Simplement,
ces chantiers concernent des domaines importants de l’avenir du système
d’éducation québécois et l’ASSÉ n’a actuellement aucune prise critique
dessus. Qu’est-ce qui va sortir par exemple du chantier sur le futur
conseil des universités? Ainsi, s’il est difficile de voir ce que le
boycott du sommet a apporté en terme de mobilisation, on peut s’interroger
en revanche sur ses conséquences en terme de perte de contrôle critique sur
les décisions prises derrière les portes closes du ministère quant à
l’avenir de notre éducation.
Pour ma part, un de mes plus importants regrets est justement de ne pas
avoir produit de texte de réflexion à ce sujet, de ne pas avoir « osé » si
je puis dire affronter la critique pour lancer le débat sur la
participation. C’est d’ailleurs me semble-t-il, un des risques à l’avenir
dans l’ASSÉ : que les membres n’osent plus prendre des positions critiques
hors de ce qui est perçu comme la « bonne ligne » par peur d’être étiquetés
comme « traitres » ou « carriéristes ». Que les membres n'osent plus
confronter des positions politiques à travers des textes de réflexion.
Entendons-nous, il ne s’agit pas d’appeler à piler sur les anciennes
positions de l’ASSÉ mais à maintenir la discussion et le débat à leurs
égards (qu’est-ce que le syndicalisme de combat en temps de non-grève par
exemple?). Il est d’ailleurs intéressant de relever, qu’en Congrès, les
délégué-e-s qui ont des mandats différents de la ligne dite « radicale »
osent souvent moins dans un premier temps aller les défendre au micro.
Comme quoi, les rapports de domination ne sont pas toujours là où on les
dénonce le plus souvent.
Loin de moi ici l’idée de « déconstruire » l’ASSÉ. Au contraire, c’est
parce que j’aime profondément l’ASSÉ que je livre ces réflexions. Lorsque
j’ai assisté à mes premiers Congrès de la CLASSE, j’ai été impressionnée
par la qualité des interventions et des débats politiques qui avaient lieu
en Congrès. J’aimerais que cela continue.
Enfin, je souhaite bonne chance et bon courage au nouvel exécutif actuel.
J’espère néanmoins que de nouvelles candidatures viendront s’ajouter cet
été afin de les aider.
Solidairement,
Blandine Parchemal.
La Riposte - Amenez vos casseroles!
Un peu plus de deux semaines après l'expulsion du campement d'À qui la
ville?, à Saint-Henri, c'est Hochelag' qui prend le relais. Parce que leurs
revendications sont aussi les nôtres comme celles des résidents et
résidentes de tous les quartiers populaires de Montréal, parce que la
nécessité d'agir rapidement contre la réappropriation et le contrôle de nos
milieux de vie par de vils proprios et promoteurs immobiliers passe par la
création d'une solidarité vivante et combative.
En 2012, à Montréal, on construisait 6306 condos, contre 650 logements
locatifs. Pendant que les promoteurs, avec la Ville pour complice, font la
piastre en transformant les seuls espaces qu'il nous reste, on se démène
pour trouver des logements abordables et salubres. C'est comme chercher une
aiguille dans une botte de foin - sans compter le profilage dont beaucoup
d'entre nous sont la cible, et le contrôle de nos modes de vie que l'on
subit avant le 1er juillet et toute l'année durant (pas d'animaux, pas de
personnes fumeuses, pas d'enfants, pas de bruit). On hausse le prix des
loyers pour un café ou un resto branché où nous n'aurons jamais les moyens
d'aller manger, on nous déplace pour un bien, pour un mal - comme si on
était des meubles usés, sans attaches, sans voisinage, sans ami-e-s.
Le capitalisme fait du logement une marchandise. Nous voulons remettre de
l'avant que le logement est un droit qui devrait s'exercer sans
discrimination, libre de tout intérêt financier ou privé, en regard des
moyens de chacune et de chacun.
Contre l'embourgeoisement de nos quartiers;
Contre la spéculation crasse des promoteurs immobiliers;
Contre l'ingérence des proprios dans nos vies;
Pour le logement social;
Pour la création de communautés basées sur le partage et le respect, et non
pas sur l'exploitation;
Pour une réappropriation collective de nos espaces et milieux de vies.
https://www.facebook.com/events/639834266028007/
Faites circuler svp.