Je suis en faveur de l'accès libre et gratuit à ce document pour toutes sortes de
raisons.
Premièrement, il me semble clair, comme le souligne Frank, qu'il s'agit là
d'un livre basé sur une expérience collective et que la perspective des auteurs aurait
été impossible sans que le mouvement lui-même ne leur ait fourni l'occasion d'être
dans des positions privilégiée à l'intérieur de la CLASSE. J'ai toujours trouvé
un peu abject les "anciens" qui instrumentalisaient à des fins personnelles leur
expérience et le statut que le mouvement leur avait donné. Je ne dis pas qu'il
s'agit là de la perspective des auteurs, mais si cette instrumentalisation de leur
statut privilégié n'était pas l'objectif du livre, alors ils devraient être
heureux que le livre soit libre d'accès.
Deuxièmement, les critiques qui soulignent qu'Écosociété est une maison d'édition
qui fait pitié et que le libre accès nuit à son travail de diffusion des idées de gauche
ne sont manifestement pas au courant du fonctionnement de l'édition québécoise. La
plupart des maisons d'éditions existantes, y compris Écosociété, reçoivent des
subventions du conseil des arts du Canada, de la SODEC et des crédits d'impôts du
gouvernement du Québec pour éditer du contenu local, un peu comme ça se fait dans le
milieu du cinéma (vous pouvez d'ailleurs le constater vous-même à la page 4 du livre
en question). Il arrive même souvent que ces éditeurs soient peu regardant sur le contenu
canadien car ils doivent atteindre leur quota pour pouvoir recevoir les subventions... Par
conséquent, une bonne partie des coûts reliés à la publication du livre ont déjà été payés
par les impôts et les taxes: il s'agit donc d'un contenu largement
financé par de l'argent public.
Troisièmement, l'argument disant que les ventes du livre sont mise en danger par le
leak du livre sous forme numérique négligent aussi la structure du marché du livre. En
fait, rien ne prouve que les ventes d'un livre leaké diminueront parce qu'il se
retrouve gratuitement sur internet, notamment parce que beaucoup de lectrices et de
lecteurs préfèrent avoir le livre en format papier pour toutes sortes de raisons, allant
de la versatilité des endroits où on peut lire (par exemple dans un bain) à la
conservation du livre, au type d'effort visuel demandé par la lecture de documents
numériques, etc, etc. En fait, certains analystes du marché du livre croient que
l'accès numérique gratuit peut, dans certaines conditions, stimuler les ventes plutôt
que de leur nuire. Pour cette raison, il arrive même que les éditeurs eux-même versent
discrètement le livre sur internet.
Bref les arguments contre la diffusion numérique gratuite de ce livre ne tiennent pas la
route.
Mathieu Jean
AFESH
---------------------------
Le site des IWW Montréal
--- On Thu, 3/21/13, Jasmin Cormier <vieetudiante.afea(a)gmail.com> wrote:
From: Jasmin Cormier <vieetudiante.afea(a)gmail.com>
Subject: Re: [asse-support] DE L’ÉCOLE À LA RUE : Dans les coulisses de la grève
étudiante
To: "Julien Royal" <julien.royal(a)gmail.com>
Cc: support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
Received: Thursday, March 21, 2013, 1:20 PM
Est ce que le lien a expiré? Il ne fonctionne pas pour moi.
Pour le reste, vive le copyleft et l'accès gratuit et inconditionnel au savoir!
Solidairement.
Le 20 mars 2013 22:38, Julien Royal <julien.royal(a)gmail.com> a écrit :
Je penses surtout que Benoit rappelais le fait que publier un livre papier représente un
risque financier pour l'éditeur et que sa disponibilité web n'exclus pas
d'acheter l'objet physique.
J'ai déjà eu un scan complet du livre de Benoit Lacoursière sur l'histoire du
mouvement étudiant, je l'ai acheté aussi parce que je considérait que c'était un
bon livre et que je sais que l'éditeur crée pas du papier par magie.
Par contre, je comprends que des gens ne souhaitent / veulent pas payer pour un produit
pour des motifs économiques / idéologiques. Simplement considérer que sans le coût, la
vente papier de livre en librairie n'est pas possible. De plus, le prix des livres en
librairie paie aussi le salaire ses libraires, qui travaillent à conseiller les gens.
Je vous inviterais donc à faire attention sur ce sujet. Les maison d'éditions
québécoise sont malheureusement à la remorque sur la question des nouvelles méthodes de
distribution (système de donation, distribution uniquement web, pay with a tweet, etc).
Néanmoins, les gens souhaitant publier un livre papier doivent passer par ces dernières.
P.s.
D'ailleurs, parlant de problème du monde du livre. Saviez-vous que le quotidien
traitant le plus des sorties littéraires dans son journal est... le Journal de Montréal ?
--
Julien Royal
Le 21 mars 2013 08:30, "Alexandre Antaki" <alex.antaki(a)gmail.com> a
écrit :
En tout cas, je l'aurai pas acheté et maintenant je l'ai!Merci Étienne!!
A.Et que les oranges continuent à se morfondre, c'est pas grave.
Le 20 mars 2013 19:10, Frank <lorekeeper(a)gmail.com> a écrit :
SI le livre (que je n'ai, d'ailleurs, pas encore eu le temps de lire) est un
condensé des pratiques de l'ASSÉ, pratiques qui se sont construites au fil de diverses
campagnes, avec l'apport de centaines de personnes, ALORS la moindre des choses est de
reconnaître son caractère social à ce "savoir militant" ainsi condensé.
Le fait que le livre soit signé de la main d'individus qui se montrent dans
l'espace public, individus qui sont ainsi considérés 'médiatiquement' comme
les auteurs du livre et comme des stratèges derrière ces pratiques, pose problème.
Pourquoi? Parce que ces savoirs et ces pratiques ont un caractère social et sont
légitimement -- et je veux le dire en gras -- le produit du travail social de générations
de militant-e-s (de l'ASSÉ, mais aussi du MDE, de l'ANEEQ, mais aussi
d'ailleurs que des simples syndicats nationaux, des groupes féministes, des
expériences anticapitalistes, etc.).
Donc, en outre, ce savoir:
non seulement ne devrait pas être sous copyright par principe (puisque le copyright est la
privatisation et la marchandisation d'une parcelle du savoir transmis d'humain-e-s
en humain-e-s depuis des lustres, et se devrait d'être accessible à tou-te-s);
mais en plus -- étant donné que ce savoir est un produit des luttes et quelque chose que
ni Philippe Éthier, ni Renaud P.-St-P. n'ont inventé -- devrait de soi être considéré
comme collectif, comme un commun, et même si on n'acceptait pas l'idée précédente
selon laquelle tout savoir serait profondément antithétique avec l'idée de copyright,
ces idées-ci, ces pratiques-ci sont directement le travail mort sédimenté "produites
par des (anciens) militant[e]s".
Mais, sachant cela, je sais qu'il est incroyablement difficile de sortir de l'idée
d'être "l'auteur-e" d'un texte et qu'il est même souvent utile
de signer pour au moins pouvoir être critiqué et être, en quelque sorte,
"redevable" de ce qu'on écrit (même si cela n'est pas toujours
nécessaire, parfois ça l'est!).
Ceci dit, je vais lire le livre et voir par mes yeux si les deux auteurs auront rendu à
César ce qui est à César, et au milieu militant ce qui est au milieu militant. Rendu là je
saurai s'il se trouve que César, en l’occurrence, n'a pas fait qu'écrire sur
ce que l'ASSÉ et d'autres avant on fait, et si César a ajouté une pierre
'polémique' ou plus personnelle sur l'ouvrage collectif. Je pourrai ainsi
mettre au clair s'il s'agit d'une sorte d'appropriation privée des idées
d'un groupe afin de mousser sa réputation dans l'espace médiatique ou sur le CV.
Surtout quand on sait qu'il y a à peine deux ans, Renaud luttait contre l'ASSÉ à
l'UQAM, ce serait dommage qu'il se trouve mêlé et crédité rétrospectivement du
travail d'une organisation avec lequel il ne voulait pas, au début de la campagne de
grève (vers 2010, selon le livre), être associé...
Cela dit, ne présumons de rien, le livre circule, ce serait la moindre des choses de le
lire, n'est-ce pas?
P.S.: Ce courriel est, lui aussi, l'ouvrage collectif de discussion avec des ami-e-s,
et ces mêmes ami-e-s ont eu ces discussion avant cela, avec d'autres. C'est beau
le caractère commun du savoir.
Cordialement,
-Frank
Étudiant en sciences sociales
2013/3/20 Nicolas Hamon <nicolashamon.philo(a)gmail.com>
"Considérant l’importance de l’accessibilité au savoir, que l’ensemble de la
documentation gouvernementale et des institutions de recherche universitaire tels les
documents, rapports, recherches, statistiques, soit disponible gratuitement."
C'est assez clair. On ne parle ici que de la documentation gouvernementale ou
d'institution de recherche. Or, Renaud et Philippe ne sont ni un ni l'autre (à ma
connaissance).
Je ne vois donc pas le rapport entre les mandats de l'Assé et le fait que l'on
"dépouille de sa valeur marchande"un livre édité par écosociété et écrit par des
anciens militants de l'Assé.
Cordialement,Nicolas Hamon
Le 20 mars 2013 17:56, Etienne Simard <etsimard(a)msn.com> a écrit :
Ce sont toutes des tâches que des dizaines de militantes et militants et
moi-même exécutons bénévolement pour les publications de l'ASSÉ et
autres depuis des années.
Il s'agit dans ce cas-ci d'un bilan de grève publié nulle part ailleurs que chez
une maison d'édition commerciale, alors que tout ce qui se trouve dans le livre est
directement lié aux fonctions exécutives exercées par Renaud et Philippe. Je vous réfère à
la position de l'ASSÉ sur la propriété intellectuelle sur les recherches
universitaires:
Considérant l’importance de l’accessibilité
au savoir, que l’ensemble de la documentation gouvernementale et des
institutions de recherche universitaire tels les documents, rapports,
recherches, statistiques, soit disponible gratuitement.
(Adoptée au Congrès annuel des 22 et 23 avril 2006)
La moindre des choses est d'appliquer le même principe à ce bilan de grève.
étienne
From: lepinebenoit(a)hotmail.com
To: etsimard(a)msn.com; support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
Subject: RE: [asse-support] DE L’ÉCOLE À LA RUE : Dans les coulisses de la grève
étudiante
Date: Wed, 20 Mar 2013 16:07:07 -0400
Bonjour,
Il est important de préciser qu'un grand nombre de maisons d'édition au Québec (et
on ne compte pas celles qui sont la
propriété de Québécor) ne roulent pas sur l'or et que le papier coûte de
l'argent. On néglige également souvent le travail moins connu des éditeurs,
qui consiste en la correction et la révision des manuscrits, la mise en page, la
promotion, etc.
De plus, vous n'êtes pas sans savoir qu'écosociété est une maison d'édition
qui a déjà fait l'objet de poursuites-bâillons pour le contenu politique de ses
publications. Voir « Noir Canada : Pillage, corruption et criminalité en Afrique »,
d'Alain Deneault.
Le fait d'être un partisan du Open access n'est pas complètement incompatible avec
le fait d'encourager des éditeurs indépendants en achetant la version papier ou ebook
du livre en question. C'est pourquoi je vous suggère de le faire si vous en avez les
moyens.
Solidairement,
Benoit Lépine, étudiant au baccalauréat en droit à l'UQAM
From: etsimard(a)msn.com
To: support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
Date: Wed, 20 Mar 2013 11:36:22 -0400
Subject: [asse-support] DE L’ÉCOLE À LA RUE : Dans les coulisses de la grève étudiante
L'intégral du livre de Philippe Éthier et de Renaud Poirier St-Pierre se promène
beaucoup sur internet, dépouillé de sa valeur marchande.
http://www.2shared.com/document/XqxPAClg/texte.html
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarit� Syndicale �tudiante (ASS�)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca
--
Jasmin Cormier
Coordonnateur à la vie étudiante
AFEA-UQAM
Pavillon Judith-Jasmin, local
J-M880www.afea.uqam.cawww.facebook.com/afea.uqam
Twitter: @AfeaUQAM
-----Inline Attachment Follows-----
__________________________________________Liste asse-support.
Liste de discution de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
support(a)listes.asse-solidarite.qc.ca